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Bolivie : 3 jours dans en Ecolodge en Amazonie

par Adeline
Publié Mis à jour le

Jungle en bolivie Chalalan ecolodgeQuand on pense à la Bolivie, on pense souvent à l’altitude, l’altiplano et le froid. Ce pays a un visage méconnu une fois dépassé les Andes : la jungle et la pampa amazoniennes.

La jungle en Bolivie : un tourisme assez récent

Le tourisme est assez nouveau dans cette région, une dizaine d’années tout au plus. La route pour s’y rendre est dangereuse. 18 à 20h sur une escarpée et 3600m de dénivelés, euh je ne suis pas sûre ! Après quelques échanges avec certains voyageurs, je décide de ne pas risquer ma vie, je prends donc l’avion. J’ai affaire à un petit coucou d’une vingtaine de places. Je ne sais pas si c’est plus sécure que le bus mais l’avion étant le moyen de transport le plus sûr au monde, c’est parti !

Le vol se passe plutôt pas mal. Seuls quelques turbulences et quelques bips du tableau de bord ne me rassurent pas mais pilote et copilote ont l’air de contrôler la situation, pas d’inquiétude !

Nous arrivons sains et saufs à Rurrenabaque sur une piste fraîchement bitumée cette année. Les hélices arrêtées, la porte s’ouvre et je sens cette chaleur et cette humidité dignes du sud-est asiatique que j’aime tant. Je foule les terres amazoniennes et je découvre un tout autre visage de la Bolivie. Comme pour la chaleur, il a un petit air d’Asie du sud-est. Plus de 2 roues que de voitures, 3 à 4 personnes par mobylette. Je me sens chez moi. Après plus de 3 mois dans le froid, je peux ressortir mes vieilles Birkenstock et remiser mes Salomon au placard, le bonheur.

Chalalan, 3 jours dans un écolodge en Amazonie

Pour cette première expérience dans la jungle amazonienne, j’ai choisi de faire un petit séjour à Chalalan, le seul écolodge situé au cœur du parc national de Madidi. Le projet Chalalan a été monté en 1997 pour aider à faire vivre la communauté de San José, un village situé à 3 heures de bateau de l’écolodge. Tous les employés sont issus du village, des cuisiniers aux guides, j’ai donc affaire à des gens du cru et ça me plait !

Giovanni sera mon guide pour les 3 jours à venir. Les deux premiers jours, je suis accompagnée de Helen et Stephen, un charmant couple anglais qui fait aussi un tour du monde et Jacky, une japonaise. Notre périple jusqu’à Chalalan commence par 6 heures de bateau. Nous remontons d’abord le Rio Beni puis le Rio Tuichi. Nous sommes à la fin de la saison sèche, le niveau de l’eau est bas et naviguons à contre courant. Il faut parfois aider le bateau à avancer. En saison humide, il faut seulement 3 heures pour faire ce même parcours.

A l’arrivée, 2km de marche nous attendent pour rejoindre le lodge. Après 6h dans un bateau, c’est plutôt agréable. C’est notre premier contact avec la jungle. Après un bon déjeuner et une sieste « de rigueur », nous sommes prêts pour affronter la vraie jungle amazonienne ! Giovanni branche ses radars détecteurs et hop c’est parti pour une petite mise en jambe. Nous ne voyons pas grand-chose, quelques lointains oiseaux tout au plus mais les bruits sont incroyables. Je ferme les yeux et j’imagine… C’est dingue de marcher dans cet environnement  luxuriant, d’entendre tous ces bruits et ne rien voir ! Mais c’est ça la jungle ! Après une heure de marche et d’explications de la faune et de la flore locale, nous entendons des rugissements. Un jaguar peut-être ? Malheureusement non. Giovanni branche ses yeux bioniques et repère les singes hurlants assis sur la cime d’arbres situés à quelques centaines de mètres de là. Une barque vient nous chercher et nous aurons l’occasion de les voir de plus prêt. Nous entendons aussi des Macaws, ces grands perroquets de toutes les couleurs. Nous n’aurons malheureusement pas la chance d’en voir ce jour-là ! Je fais néanmoins la connaissance d’oiseaux préhistoriques ronflants. Ils sont assez jolis (roux et contours des yeux bleus) et logent sur les bords de l’étang. Nous pouvons donc les voir de près contrairement à tous les autres oiseaux !

Nous rentrons au lodge à la nuit tombante et un toucan vient nous saluer. Sympa !

Après le diner, nous partons pour une petite marche nocturne à la lampe frontale ! Elle sera plus fructueuse que la marche précédente. Quelques araignées, quelques grenouilles,  un petit serpent vert et un moment savoureux : toute lampe éteinte, nous écoutons la jungle ! Tous ces bruits sont magiques !

Dormir dans la jungle, une expérience

Je me couche. Les bruits de la jungle me bercent… Et me réveillent.  Il est 5h du matin et j’entends un rugissement. Je pense d’abord à un jaguar puis aux singes de la veille. Dans la matinée, je demande à Giovanni qui me dit que les sons sont assez similaires. J’aime l’idée d’avoir entendu un jaguar mais il est plus sérieux de penser aux singes car on dénombre seulement 600 jaguars dans ce parc national de près de 19 000 km2.

Ce jour-là, après un petit déjeuner très copieux (et bizarrement certainement le meilleur depuis que j’ai quitté la France), nous partons pour une longue ballade de 5 heures. Comme la veille, Giovanni branche ses yeux et ses oreilles bioniques et c’est parti. Durant cette ballade, nous aurons l’occasion de tomber nez à nez avec des cochons sauvages qui claquent des dents et qui pètent dès qu’ils sentent quelque chose de bizarre. On peut dire que le début de la ballade aura été très odorant ! Ensuite, nous ferons la connaissance d’une petite grenouille très photogénique mais très venimeuse. Enfin nous avons le plaisir d’entendre Giovanni converser avec la faune locale. Il a chanté avec les oiseaux et dialogué avec les singes araignées. Un vrai Mowgli ce Giovanni ! Nous voyons aussi des iguanes, un perroquet vert mais toujours pas les fameux Macaws ! A défaut de les voir, nous les entendons hurler !

Après une sieste amplement méritée, c’est reparti pour un tour. Nous partons d’abord pour observer les oiseaux du haut d’un mirador qui côtoie les cimes des arbres. Malheureusement, ceux-ci font encore la sieste ! Pas de chance ! En redescendant nous avons par contre la chance d’observer une migration de singes capucins et écureuils (traduction littérale de l’anglais). Ce sont deux races de petits singes bien énergiques !

Après le diner et tel Crocodile Dundee, nous partons en barque à la recherche de Caïmans sur le lac voisin du lodge. Avec nos lampes frontales, nous recherchons des yeux : dans les arbres, ce sont des serpents et dans l’eau ce sont des caïmans. Pas de boa ce soir, mais de nombreux caïmans dont un de 3 mètres environ qui a bien voulu faire une pause photo de quelques minutes.

Le lendemain, je dis au revoir à mes nouveaux amis et part seule pour la journée avec Giovanni. 3h de marche et nous faisons de nouveau une rencontre avec les cochons péteurs et une autre éphémère avec les singes araignées. Ils ont vite filés mais sont revenus pour mon plus grand bonheur. Giovanni les entendant revenir, nous revenons discrètement sur nos pas pour les observer de plus prêt et plus longtemps. Ce matin-là j’ai vu aussi un couple de petits perroquets et leur petit sortant la tête du nid, des poulets sauvages et entendu de nombreux chants d’oiseaux.

Vers 11h, nous faisons une pause pêche. Objectif : pêcher un ou deux piranhas pour le diner. L’endroit était sympa, j’ai pu voir de très beaux papillons mais niveau pêche, ce fût infructueux ! Seule une tortue idiote a bien voulu mordre à l’hameçon.

Cette pause m’a donné l’occasion de parler plus amplement avec Giovanni, de sa communauté, de sa famille, de sa vie et de la jungle. Un moment unique, j’ai vraiment de la chance de partager cette journée seule avec lui.

Après la pause déjeuner, nous repartons et fait rarissime en journée, nous voyons une mère tapir et son petit.  Nous avons aussi la chance de revoir des singes araignées, qui cette fois, sont venus nous observer pendus aux branches. Giovanni a communiqué avec eux, un autre moment unique de ces 3 jours.

Au retour, sur le lac, je vois enfin un couple de Macaws bleu et vert. Je reste une dizaine de minutes les jumelles aux yeux à les observer. C’est hors du commun de voir ces animaux en liberté. Un rien ne m’émerveille !

Ce jour-là, je suis trop fatiguée pour aller faire une ballade nocturne. Je file me coucher et profiter de m’endormir une dernière fois aux sons de la jungle.

Comme à Bornéo en 2008, je garde un souvenir fantastique de ces 3 jours de jungle. Je recommande vivement l’expérience Chalalan. J’ai cassé ma tirelire, les trois jours ne sont pas donnés, mais je ne regrette pas. Je sais où va mon argent. D’abord le service au sein du lodge est de très bonne qualité ensuite il fait vivre la communauté de San José.

Si vous êtes intéressés par l’expérience Chalalan, je vous donne rendez-vous sur le site. Il y a deux agences de réservation en Bolivie : une à La Paz et une à Rurrenabaque.

Le joli perroquet de la jungle amazonienne en Bolivie

Autre couple de perroquet de la jungla amazonienne

Rencontre à deux pas de ma chambre dans l'Ecolodge chalalan au coeur de l'Amazonie bolivienne

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Durant mon tour du monde j'ai passé 3 jours dans un écolodge au coeur de la forêt amazonienne en Bolivie. Une expérience inoubliable au coeur de la nature.

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4 commentaire

l'iguane vert samedi 6 novembre 2010 - 13:01

Hé bien, c’est rock n’ roll ! ^^

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Jeremy mardi 16 novembre 2010 - 13:56

Adeline Queen of the jungle 😀
Super ce récit,un peu mouvementé mais super !

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Coute jeudi 27 juin 2013 - 16:22

J’ai vécu une expérience similaire mais avec une autre agence que je recommande : http://madidi-travel.com/
Sérieux, écologique, engagée, vous pourrez dormir dans la jungle dans la réserve Serere non loin du parc Madidi.
Pas de « chasse » aux espèces protégées, juste la découverte d’un environnement riche et énigmatique avec des guides sympas et connaisseurs.
Vous rencontrerez peut-être Rosa Maria Ruiz, une femme avec une volonté et un coeur gros comme ça qui se bat encore pour préserver cet endroit.
Plus d’info ici : http://en.wikipedia.org/wiki/Madidi_National_Park
Les photos : http://cpc.cx/7Gx
Pour le prix, c’est assez élevé (80$/jour) mais ça vaut vraiment le coup.
Si vous pouvez, je vous conseille de prendre un micro pour faire des prises de sons dans la jungle. Ça vous fera le meilleur souvenir de cet endroit. J’écoute fréquemment les sons de la jungle chez moi, je ferme les yeux et j’y retourne instantanément. J’ai utilisé celui-ci :
http://www.zoom.co.jp/english/products/h2/

P.S. : évitez de prendre le bus pour faire La Paz – Rurenabaque, sauf si vous aimez mettre votre vie entre les mains d’un chauffeur de bus sur la route de la mort. 18 h de bus dont 12 à flipper, c’est pas le plus opti pour être en forme une fois sur place.

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Coute jeudi 27 juin 2013 - 16:26

J’oubliai, si il est encore là, vous trouverez à Rurenabaque un français qui tient une boulangerie. Oui, oui, vous pourrez déguster pain au chocolat maison et café bien chaud au fin fond de la jungle bolivienne. Demandez aux locaux « le français qui fait du pain » et on vous indiquera sa boutique.

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