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J’avais entendu parlé de ces pêcheurs à flanc de falaise de l’Algarve. En allant au Portugal, je me demandais si j’allais en croiser. Ce voeu ne fût pas trop difficile à réaliser.
Les premiers que je croise sont plutôt des pêcheurs en mer. Sur cette petite plage sur laquelle je m’arrête sur la route de Sagres (vers Albufeira je crois) il y a une ambiance particulière. C’est l’heure de partir en mer. Les uns préparent leurs filets, d’autres leur bateau pendant que certains autres boivent un verre au milieu des cabanes.
Sur la plage un bazar organisé (ou pas) où se mèlent les vacanciers qui se posent à côté de tout ça sans aucun problème. Ici et là sur le sable doux, des bateaux, des filets, des bouées et des bâches qui cachent je ne sais quoi. Une question : comment les bateaux sont-ils mis en mer ? Tout d’un coup je vois surgir un tracteur et je comprends. Un tracteur. Mais c’est bien sûr !!! Il suffit d’un tracteur pour tirer les bateaux vers l’eau puis les pousser par la suite. Intéressant mais ce n’est pas ceux-là que je veux voir. Ce sont les pêcheurs à flanc de falaise qui m’impressionnent encore plus.
Les pêcheurs de la forteresse de Sagres
C’est depuis la plage de Tonel à Sagres, sur la péninsule du même nom située au sud-ouest de l’Algarve, que j’aperçois les premiers. Ils sont sur la forteresse. Je prends donc cette direction, paye 3 euros pour rentrer, et ne le regrette pas. C’est sa situation qui fait la force de cette forteresse plutôt que ses batiments. A l’intérieur une belle balade aménagée avec des repères qui nous informent sur la faune et la flore ou l’histoire du site. Dès que j’arrive le long des falaises je les aperçois. Ils sont assis ou debout à quelques centimètres du vide, à 20 ou 30 mètres du niveau de la mer. J’ai le vertige !
Lors de mes errances, un pêcheur me fait un signe alors je m’arrête pour lui parler. Nous l’appelerons Manuel. Il vient ici souvent, « pas tous les jours » me dit-il. Il choisit sa place en fonction des vents et des courants. Aujourd’hui il pêche avec vue sur le cap Saint-Vincent. Il a pêché une daurade énorme. Il me la montre en me disant qu’il aimerait rapporter des plus petits poissons à la maison « mais les courants en ont décidé autrement alors j’attends de voir si ça change » me dit-il la canne à pêche en position de replis. En attendant que les poissons finissent de déjeuner, il papote avec ses copains. A côté de lui une femme. Un peu plus loin sa soeur. Manuel me confie que ce sont les seules femmes pêcheurs dans le coin. « Elles sont fortes, meilleures que moi » me dit-il.
Je les laisse à leurs discussions et reprends mon tour de forteresse.
Il y a beaucoup de poésie dans cet endroit. L’attente des pêcheurs, la vue de l’infini. Je pourrais rester là des heures à lire, à écrire.
A la pointe de la forteresse, ce poème du poète et écrivain portugais Fernando Pessoa qui décrit mieux que je ne pourrais le faire l’ambiance qui règne ici
Ce soir-là, je vais voir le coucher de soleil au phare du Cap Saint-Vincent. Un pêcheur. Encore un. Ils sont partout finalement. Je suis restée deux heures à côté de lui à regarder le soleil se poser doucement et sereinement dans la mer, avec le bruit des vagues en contrebas qui s’engouffraient dans une grotte qui recrachait cette eau avec du souffle quelques secondes plus tard. Ici aussi la magie opère.
Ailleurs autour de Carrapateira
Un peu plus tard durant mon voyage, j’en croiserai d’autres. A flanc de falaise encore ou au plus proche des vagues.
Ceux qui m’ont le plus impressionnée sont ceux que j’ai croisé lors d’une randonnée à 10 km au sud de Carrapateira. Ces pêcheurs ont installé des cordes pour pouvoir se rendre sur un rocher ou le long des falaises pour pouvoir pêcher sur des lieux improbables. Nous on paye pour faire de l’accrobranche, eux font de l’accrobranche pour aller travailler.
Regardez la photo ci-dessous et celle en bas à droite. Ces pêcheurs méritent le respect.
Où voir les pêcheurs à flanc de falaises en Algarve ?
Potientiellement vous pouvez les voir partout où il y a une falaise, même dans les endroits les plus improbables. Là où j’en ai vu le plus, c’est sur la forteresse de Sagres. C’est facile. Après il ne faut pas hésiter à s’engouffrer dans des chemins qui mènent aux falaises. S’il y a des voitures garées, il y a forcément des pêcheurs quelque part. Il faut se balader et surtout ouvrir les yeux.
7 commentaire
C’est une belle rencontre je trouve !
De jolies rencontres! Je suis moi aussi généralement un peu jalouse de ce rapport au vide et à la mer qu’ont les pêcheurs, qui, contre vents et marées, y circulent toujours avec aisance…
Tes photos sont superbes. J’adore ce spot ! Et moi aussi, ils me donnent le vertige :).
Merci Sabrina 🙂 Les falaises sont tellement hautes, on ne peut pas ne pas avoir le vertige je crois…
J’ai envie de partir tout de suite!
Je ne savais même pas qu’ils existaient 🙂 Superbe article qui me donne une bonne idée de balade pour mon voyage au Portugal en décembre. J’ai hâte de faire leur connaissance et de les observer au travail ! Merci pour cet article original et poétique 🙂
les photos superbe je pense aller visiter le Portugal . Merci pour cet article