Il y a quelques semaines j’ai découvert La Hague dans le Cotentin (à ne pas confondre avec Den Haag en Hollande hein ?). Ce petit coin de Normandie, situé à 3h de train de Paris, m’était encore inconnu et m’a réservé de belles surprises. Voici mes 4 découvertes, entre nature et culture, d’une presqu’île aux belles allures de bout du monde.
Le sentier des douaniers et le nez de Jobourg
Avec plus de 800 km de sentiers dont 80km côtiers, la randonnée est le sport numéro 1 à La Hague. J’ai eu l’occasion de fouler un bout du GR223 en compagnie de Cyrille, un guide de l’association Exspen. Il nous mène à travers son terrain de jeu, le sentier du littoral qui longe les falaises qui comptent parmi les plus hautes d’Europe. La plus connue est certainement le fameux nez de Jobourg (photo dans la brume ci-dessous), haut de 128m. Cette imposante falaise est une réserve naturelle pour les oiseaux marins. Par temps dégagé, chose à laquelle je n’ai pas eu vraiment droit, elle offre une vue imprenable sur les îles anglo-normandes d’Aurigny et de Jersey. Au cours de la balade, Cyrille nous raconte que ce sentier servait à la surveillance des côtes et à limiter la contrebande de tissu et de tabac avec les îles qui se déroulèrent entre la fin du moyen-âge et le XIXème siècle. Une histoire passionnante !
Côté pratique, le sentier ne présente aucune difficulté majeure, il nous mène de falaises en criques en traversant des landes d’ajoncs et de bruyères, c’est plutôt agréable en automne et que ça doit être beau au moment de la floraison !
Côté faune, on n’est pas en reste non plus ! Parmi les oiseaux que l’on peut observer se trouvent des Fulmar Boréal, des Eperviers Crecerelle ou encore des Faucons Pèlerin.
La mare de Vauville
Située au nord-ouest du Cotentin, derrière les dunes et seulement à quelques mètres de la mer, la mare de Vauville est un petit bijou en matière d’écosystème. Avec plus de 1 700 espèces de faune et de flore répertoriées sur 60 ha, cette mare cernée de roseaux existe depuis plus de 10 000 ans. Depuis 4 000 ans, nous sommes sûrs que l’eau est douce, impressionnant vu la proximité de la mer. Depuis 1976, elle est classée Réserve Naturelle Nationale par le ministère de l’environnement et bénéficie ainsi d’un entretien particulier pour la préservation des espèces.
Un sentier d’un kilomètre longe la mare. Il est ouvert au public ainsi que son observatoire ornithologique. On peut s’y promener librement en respectant la nature mais je vous conseille vivement la visite accompagnée de Thierry Desmarest, le conservateur du site. Il vous livrera tous les secrets de ce lieu unique.
Si vous faites un tour dans le coin, n’hésitez pas à revenir par l’anse de Vauville, une grande plage de plusieurs kilomètres de long, entre sable et galets, où il fait bon se promener (ou faire du char à voile). C’est le genre de plage que j’aime, celle où on peut marcher des heures, sans limite !
La Hague, terre d’accueil de Boris Vian et Jacques Prévert
Petit, Boris Vian venait passer ses vacances au cap de La Hague, dans le hameau de Landermer. De la petite maison familiale nichée au fond des bois qui l’inspira pour écrire l’Arrache-coeur, il ne reste malheureusement rien, la faut à la guerre 39-45. Aujourd’hui, le pays d’adoption des Vian consacre une exposition d’envergure à l’ingénieur écrivain musicien, auteur de romans et de chansons que fût Boris. Sur le site du manoir du Tourp, une ancienne ferme seigneuriale transformée en espace culturel, l’exposition « D’où viens-tu Boris ? » rassemble près de 600 documents d’archives, entre sons, écrits et images, et retracent les 39 années bien actives de Boris Vian. Entre vie privée et vie publique, l’exposition nous emmène sur les traces de son enfance, nous transporte dans sa vie d’écrivain et d’auteur de chansons, dans les clubs de Jazz de Saint Germain des prés ou encore dans son univers du 7ème art.
L’exposition est à voir jusqu’au 23 décembre 2012 au Manoir du Tourp à Omonville-la-Rogue.
Jacques Prévert quant à lui est tombé amoureux de la région en venant rendre visite à son ami Alexandre Trauner, décorateur de cinéma. En 1970 il achète une belle maison en pierre à Omonville-la-petite dans laquelle il résidera jusqu’à la fin de ses jours en 1977. Cette maison est maintenant transformée en musée dans lequel est retracée sa vie d’auteur et d’artiste. Jacques Prévert est enterré dans le cimetière voisin et a pour compagnie tous ses proches.
Le musée se visite aux vacances scolaires (sauf à Noël) et d’Avril à Septembre.
Le phare de Goury et le port racine
Le phare de Goury est situé à la pointe extrême de la presqu’île, à 800 mètres du littoral. C’est en 1823 que la construction de ce phare fût décidée après que 27 navires aient sombré. La construction de l’édifice en granit fût achevée en
1937 1837 après 3 ans d’intenses travaux. C’est là aussi que fût construite en 1878 la première station de sauvetage en mer. Elle a depuis été remplacée en 1928 par une station octogonale qui permet le lancement du canot de sauvetage par 2 voies différentes. Il pivote à l’intérieur du bâtiment grâce une plaque tournante sur galets ce qui permet de sortir le canot de l’un ou l’autre côté, selon la météo et les marées. La pointe est très ventée et en se promenant ne serait-ce qu’à pied, on se rend compte du danger des éléments pour qui navigue en mer.
A quelques kilomètres de là se trouve Port Racine, le plus petit port de France avec une superficie de 800 m2. Les petites barques de pêcheurs et les cabines aux portes colorées en font un lieu charmant, un petit havre de paix pour les randonneurs de passage.
Le Cotentin, c’est un peu le bout du monde. Une presqu’île que la famille ou les amis nous font découvrir et sur laquelle, tels Jacques Prévert et Boris Vian, on retourne encore et encore tant on y trouve un juste équilibre entre nature et culture. Entre terre et mer.
Pour plus d’informations, je vous conseille une petit tour sur le site de l’office de tourisme de La Hague.
Une côte comme je l’aime. Les rochers, la brume font mon bonheur ! Jolies photos Bises
Merci Adeline d’avoir aimé ma région et d’en faire la promotion.<3
De rien Monique, c’est une très belle région. J’ai aimé y séjourner 2 jours et y retournerai avec plaisir !
Je n’ai jamais entendu parlé de ces espèces d’oiseaux o_o.
Le phare de Goury en été, doit être un super moment à faire, le voilà au loin, j’aime beaucoup.
Un endroit paisible où j’irais bien faire du vélo !
Et bien cela a l’air d’être bien joli ce petit coin! Par contre, je suis étonnée de voir qu’il y a des Fulmars Boréal en Normandie!
@Lucie : Et bien écoute c’est notre guide qui nous l’a dit alors je ne remets pas en doute ses dires 🙂 Pourquoi es-tu étonnée ?
Ah c’est un joli coin de pays. En même temps, je trouve que la brume donne un petit côté romantique. Merci pour le survol!
Superbe article ! A bientôt dans la Manche !
@Manche tourisme : Merci 🙂
L’article et les photos sont sympas, par contre le Cotentin ce n’est pas QUE la Hague, et le Val de Saire et Cherbourg dans tout ça ?
Merci Mathilde ! Je sais bien que le Cotentin ne s’arrête pas à la Hague mais je n’avais que 2 jours 🙁 Il va falloir que j’y retourne 😉
Une superbe région que l’on n’en finit pas de découvrir. J’y vais dès que je peux… et rêve de trouver un jour 3 ou 4 « plumes » partantes pour un atelier d’écriture à partir de ces belles visites et promenades…
J’ai visité cette région de France après avoir lu le livre de Claudie GALLAY « Les Déferlantes ».
Et la bonne nouvelle, c’est que ce roman est adapté à l’écran pour ARTE par Eléonore FAUCHER, réalisatrice, et Sylvie TESTUD comme comédienne…
Très bel article : merci et bravo !
Bonjour et merci pour cette jolie promenade.
Au printemps dernier, j’ai découvert le jardin botanique de Vauville (visite conseillée à la belle saison). Par contre j’ai manqué le tour de la mare. Cordialement,
PS : la fin de construction du phare de Goury , ne serait-ce pas 1837 plutôt que 1937 ?
Merci Jean-Luc pour cette correction, c’est effectivement 1837.
Coucou Adeline, ravie que tu aies eu la possibilité de découvrir l’endroit où je suis née et où je vis toujours. Goury, j’avais fait une série de clichés il y a quelques semaines, juste avant la tempête, c’était tellement magique. J’essaie de vadrouiller dès que je le peux mais ce coin de France est tout de même magnifique, beaucoup d’éléments y sont réunis, la nature à perte de vue. Si tu es intéressée, ci-suit mes clichés pré-tempête 😉 http://anneclairebcn.blogspot.fr/2013/11/avant-la-tempete.html