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Le jour où… j’ai visité Angkor Vat

par Adeline
Publié Mis à jour le
Angkor vat

Et bien je n’ai pas vraiment visité Angkor Vat ! J’ai fait une rencontre aussi marquante qu’éphémère comme seule l’Asie nous en réserve.

Le Cambodge était l’une des destinations attendues de mon aventure. Angkor, un détour obligatoire. Ma première visite est réservée à Angkor Vat à l’heure où le soleil se couche. Avec une excitation certaine, j’entre dans le site mais l’émotion n’est malheureusement pas au rendez-vous ce soir-là. Je garde néanmoins un souvenir très particulier de cette soirée qui la rend inoubliable.

Dès l’entrée je rencontre Len et l’un des ses amis, tous deux moines bouddhistes. Nous commençons à parler de choses et d’autres : de la France, du Cambodge, des temples d’Angkor et d’histoires plus personnelles.

Len a une vingtaine d’années et étudie le bouddhisme depuis 4 ans. Au fil de la discussion, j’ose lui poser la question qui me turlupine depuis que je croise des moines de tous âges à chaque coin de rue : pourquoi devient-on moine bouddhiste ? Il me répond être d’origine paysanne et voyant ses parents travailler durement aux champs, avoir préféré entreprendre des études de Bouddhisme plutôt que de suivre la voie toute tracée de la famille. Certes un moine ne manie ni la pioche, ni la charrues et les boeufs mais ce choix de vie me parait tout aussi courageux et difficile que celui d’être paysan.

La vie des moines en Asie du Sud-Est est simple et routinière. Ils se lèvent à 4h du matin pour prier. Ensuite vient l’heure de l’Aumône dans les rues ou villages alentours. De retour au monastère, le programme est défini et réglé comme du papier à musique : petit-déjeuner, prière, étude, prière, déjeuner, étude, prière – extinction des feux. Ainsi sont ponctuées les journées de Len. Qui voudrait passer sa vie à se lever à 4h du matin pour prier, faire l’Aumône et étudier ?

Len a la chance d’avoir choisi sa vie. D’autres ne la choisissent pas. De nombreux enfants sont placés dans les monastères. Les raisons sont simples : offrir une éducation, un avenir (et à manger) à un enfant qui n’aura pas cette chances s’il reste dans sa famille. Même si ce n’est pas un choix délibéré, ces enfants moines se disent heureux. Quand on voit leurs sourires, on se dit en tous cas qu’ils ne sont pas malheureux. La philosophie bouddhiste leur donne certainement la force d’affronter la vie, leur vie. Leur destin.

Le 26 juin 2010, j’ai vu Angkor Vat mais j’ai surtout eu la chance d’échanger et de partager un moment privilégié avec Len, le jeune moine d’Angkor.

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1 commentaire

beaman mardi 6 juin 2017 - 11:55

Votre experience est assez ancienne et je tombe dessus au gré de mes errances internet. Votre récit est beau et j’ai vécu sensiblement la même chose en 2013 dans les ruines d’Angkor. Un moine m’approche, discute avec moi et veut absolument prendre une photo avec moi.
Sentiment étrange mais doux et généreux.

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