© Adeline Gressin

Quoi ? tu n’as pas le sens de l’orientation ? Toi ? Mais comment t’as fait pour faire un tour du monde ? ».

Et bien non, l’option GPS n’a pas été livrée à la naissance, l’option boussole non plus. Dans ces conditions, toutes mes chances n’étaient pas réunies pour mener à bien ma petite aventure. Je n’allais pas non plus m’arrêter à une histoire de boussole ou de GPS. Je vis depuis plus de 30 ans avec ce léger handicap et je n’en suis pas à mes premiers moments de solitude. Je ne suis même pas contre vivre ce genre de petit désagrément en voyage. C’est que ça créé des liens d’être un boulet en orientation. Si si, je vous assure !

Je me suis perdue dès le premier jour de mon tour du monde, dès ma première sortie même. Arrivée à Chennai dans la nuit sans une roupie en poche, il a fallu que je parte à la recherche d’un distributeur. Selon le Lonely Planet, il y en avait un pas loin de ma guest house mais quand je vous dis que l’option boussole n’a pas été livrée et bien cela s’est vérifié ce jour-là. Je suis partie dans la mauvaise direction (j’avais pas pris de boussole, je ne sais pas m’en servir !). Persuadée que j’étais sur le bon chemin, j’ai même refait l’itinéraire une deuxième fois jusqu’à ce qu’une gentille indienne me voit à la peine. En bonne touriste de base, j’avais le nez dans le Lonely Planet à essayer de chercher des noms de rues qui n’existaient pas et ce, au mileu des rickshaws, des vaches, des motos, des voitures et des piétons. On peut dire que le ton de ce tour du monde était donné.

Dès le premier jour, j’ai pris le parti d’accepter mon « handicap » et de me perdre. Adieu la touriste de base, adieu le Lonely Planet, bonjour les gens. C’est que les gens sont sympas dans le monde. Quand on leur pose des questions, ils répondent et avec le sourire en plus. Ils nous invitent même à prendre un thé, un café ou un petit déjeuner pour papoter avec eux. Qu’est-ce que le monde est convivial ! Waoouuu. Je suis finalement bien contente de ne pas les avoir ces options : ça me permet d’aller à la rencontre des autochtones et j’aime ça.

Bon se perdre ce n’est pas bon partout… En Asie, on ne craint pas grand-chose. En Amérique du Sud, il vaut mieux faire attention. Il y a des quartiers où le gringo n’est pas le bienvenu. Risquer d’être dépouillé à cause d’une boussole ou d’un GPS… Non merci. Là, j’ai donc pris le parti de m’appuyer sur ceux de mes compagnons de voyage rencontrés tout au long de mon parcours. A eux le sens de l’orientation, à moi la négociation. On appelle ça le partage des tâches.

Si comme moi vous n’avez pas le sens de l’orientation, pas besoin de vous encombrer du « guide du sens de l’orientation pour les nuls », d’une boussole ou d’un GPS, vous ne saurez de toute façon pas vous en servir. Allez-y les mains dans les poches, laissez-vous guider par votre instinct et vous verrez que tout se passera bien. Faire un tour du monde, c’est l’occasion de profitez de la vie et de l’instant présent.

Se perdre, c’est profiter.

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6 commentaire

On the Roadside dimanche 19 juin 2011 - 09:06

Parfois c’est le seul moyen de lancer une discution avec les locaux : demander sa direction.
De plus se perdre on arrive toujours dans des quartiers un peu moins touristique mais sympa, moi j’adore me perdre volontairement. C’est même un art !

Bon pour l’instant je suis en Europe, c’est vrai que je ferais surement plus attention lorsque je serais en Amérique du sud comme tu dis …

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Adeline dimanche 19 juin 2011 - 09:15

Je suis d’accord avec toi, c’est un art !
En Amérique du Sud, il vaut mieux se renseigner avant de commencer à se perdre. Les hostels savent dire où aller et ne pas aller, où on risque de se faire braquer. Me vient en tête Valparaiso au Chili où certaines collines sont un peu dangereuses… Il faut faire attention mais il ne faut pas non plus se stresser avec ça !

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sarah dimanche 19 juin 2011 - 13:41

haha, moi aussi, j’ai un sens de l’orientation complètement catastrophique!! je suis incapable de visualiser dans ma tête un espace en trois dimensions, et comme je confonds toujours ma droite et ma gauche… mais c’est vrai que se perdre, c’est souvent le meilleur moyen de découvrir des endroits sympathiques et inattendus. et effectivement, un très bon prétexte pour faire connaissance!! la seule fois où j’ai été vraiment en difficulté, c’était mon premier soir à Cape Town. Dès qu’il fait nuit( 17h30 en hiver), il ne faut pas marcher dans la rue seul, et j’avais du mal à retrouver le chemin de mon backpacker… et là, impossible de sortir mon Lonely qui m’aurait instantanément grillée sur place comme touriste à dépouiller. heureusement, je me suis finalement retrouvée. l’instinct de survie aiguise finalement les sens!!

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Lucie dimanche 19 juin 2011 - 18:28

Bon moi ça va je m’en sors pas trop mal, mais j’aime bien me perdre quand même parfois… Par contre en négociations… j’ai jamais testé, mais j’imagine que je serai très très mauvaise!

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Emily zaza lundi 20 juin 2011 - 14:53

Ah la la, si t’es comme Sarah, j’imagine bien.
Bah justement le tour du monde n’a-t-il pas change ca, car moi quand j’etais tres jeune, je n’avais pas le sens de l’orientation non plus mais a voyager toute seule avec loenly planet et boussole justement, maintenant j’ai bien le sens de l’orientation, et franchement, ca me rend tellement service. Et puis je tiens a preciser quand meme que pas besoin d’etre nulle en boussole pour rencontrer et discuter avec des locaux, et comme d’ailleurs souvent ils m’invitent a dormir chez eux, je suis bien contente d’etre capable d’y retourner chercher mon sac. Justement je viens de perdre ma boussole qui me manque terriblement. Mais je suis d’accord, se perdre, c’est aussi super sympa et on peut le faire volontairement.

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Adeline lundi 20 juin 2011 - 19:51

J’ai bien l’impression d’être comme Sarah. Le tour du monde n’a rien changé mais je crois que je n’ai pas eu envie non plus… J’aimais bien me perdre et rencontrer des gens, j’en ai pris mon parti ! Alors par contre le truc c’est qu’une fois passée quelque part, je sais plus ou moins me retrouver. Je suis fine observatrice !

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