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Au sud de la Catalogne, il est une terre du bout du monde où l’on vit hors du temps. Situé entre terre et mer, entre eau douce et eau salée, entre rizières et marais, le Delta de l’Ebre est une région où il fait bon vivre. Durant deux jours, j’ai sillonné cette zone humide et je suis allée à la rencontre de personnalités uniques, d’une nature exceptionnelle et de lieux insolites. Sur la route du Grand tour de Catalogne, je vous emmène faire un peu d’Ecotourisme en Catalogne.
A la rencontre de Polet, producteur de riz Triple 0
Mon initiation au delta de l’Ebre débute par la rencontre de Polet, un producteur de riz Triple 0 : pas de machine, pas de produit chimique et 0 km soit une vente 100% locale ! Polet est un homme de caractère, de convictions et n’a pas la langue dans sa poche.
D’habitude il emmène ses convives dans les rizières pour découvrir le travail traditionnel de la terre mais en avril le delta commence tout juste à s’activer. Les rizières ne sont pas encore en eau et le riz n’est pas encore planté, ce ne serait pas intéressant pour nous alors il choisit de nous emmener à la découverte de la faune et la flore. Il suffit de voir Polet dans son environnement pour comprendre que ce n’est pas la productivité qui l’importe mais bien une vie en adéquation avec la nature. Il croise une plante et hop il nous en explique son cycle de vie et ses bienfaits pour la nature.Il voit une poule et nous explique que c’est la saison de la nidification et qu’en ce moment les stagiaires de la Bird wildlife society sont en train de poser des nids un peu partout dans le parc. Les terres de Polet sont au coeur du Parc naturel du Delta de l’Ebre alors on comprend sa proximité avec la nature et son irresistible besoin de la préserver. Ici il vit heureux. Il a tout ce qui est nécessaire à son bonheur : le soleil, l’eau et une nature plus qu’exceptionnelle alors selon lui « il n’a pas besoin d’aller le chercher ailleurs ».
Avant de repartir, il nous explique tout de même le cycle du riz, la première richesses du delta (120 millions de kg sont produits chaque année). Contrairement à l’Asie où il peut y avoir 2 à 3 récoltes par an, dans le delta il n’y a qu’une saison qui dure environ 5 à 6 mois. Vers fin avril/début mai, on met les rizières en eau, ensuite en plante le riz. S’en suivent toutes les différentes périodes de maturation avant la récolte qui s’opère vers septembre/octobre. Chez Polet, tout est manuel : on enlève les mauvaises herbes à la main, on récolte le riz à la faucille, on le fait sécher au soleil sur place. Ne demandez pas combien de kg il produit avec sa petite parcelle, ni combien de jour le riz met à sécher, il vous traiterait de « capitaliste ». C’est pas son truc les chiffres à Polet…
Polet, c’est la belle rencontre du delta, c’est un peu le Pierre Rabhi catalan et on l’écouterait des heures nous parler de sa nature, de ses oiseaux, de son parc… D’ailleurs il ne nous laissera pas partir comme ça… Avant de nous guider vers notre barraque traditionnelle, un arrêt pour observer les flamands roses s’impose !
Delta de l’Ebre : réserve ornithologique
Ce n’est un secret pour personne, j’aime les flamands roses. Je les trouve gracieux alors avoir une nouvelle opportunité d’en voir c’est fantastique. Bon ils étaient un peu loin mais j’ai quand même pris du plaisir à les regarder au « coucher du soleil ».
Avec plus de 300 espèces d’oiseaux répertoriés et près de 60% des espèces d’Europe, le delta est l’endroit idéal pour tout amateur d’ornithologie. Il y est très facile d’observer les oiseaux grâce au vaste réseau de miradors installés un peu partout. Il suffit juste d’avoir une bonne paire de jumelle car à l’oeil nu on ne voit pas grand chose, tout étant fait pour protéger au maximum les espaces naturels.
Pour les passionnés, l’office du tourisme des Terres de l’Ebre a conçu une brochure dédiée au tourisme ornithologique avec 8 itinéraires à faire à pied que l’on trouve aussi ici.
Dormir dans une barraque traditionnelle
L’expérience dans le delta de l’Ebre ne serait pas complète sans dormir dans une barraque traditionnelle, ces petites maisons typiques entièrement faites de produits naturels de la région. J’ai dormi dans celle-ci et je m’y voyais bien pour une semaine en famille ou entre amis. Isolée au coeur des rizières, c’est le calme et le repos assurés.
A l’intérieur, tout est simple, bien aménagé pour passer de bonnes vacances loin de la civilisation. J’ai aimé me réveiller tôt et savourer le lever du soleil depuis la terrasse de ma barraque, juste avant que Pepita ne nous apporte le petit-déjeuner. Les couleurs chaudes du matin sur le petit étang devant la maison, un régal. Je m’y verrai vraiment bien une semaine dans ce petit paradis, même si en été, ça doit être un nid à moustiques (mais ce n’est qu’un détail non ?).
Avi, pêcheur de génération en génération
Ce matin-là il fallait se lever tôt car j’avais rendez-vous avec Augistí à San Carles de la Ràpita pour une initiation à la paupa, la pêche traditionnelle de la baie des Alfacs. Augustí c’est lui, le petit bonhomme avec les pieds dans l’eau qui est en train de jeter l’ancre (!). Je le rejoins car cette pêche-là se pratique les pieds dans l’eau !
La baie des Alfacs, c’est son terrain de jeu depuis qu’il est tout petit ! Alors qu’il était enfant et que ses parents travaillaient, son grand-père le gardait et qu’est-ce qu’ils faisaient ? Et bien ils partaient à la pêche ensemble… Il ne s’est pas posé longtemps la question de son avenir, il sera pêcheur. Aujourd’hui Augustí initie qui veut à son savoir-faire ancestral. Nous avons donc essayé mais la pêche n’a pas été fructueuse.
L’idée consiste en piéger les poissons dans un filet. Celui-ci était déjà dans l’eau, nous l’avons donc bougé de manière à former un rond de façon à ce que les poissons ne puissent pas sortir. Nous en avons pêché deux. Il était déçu parce que d’habitude la pêche est plus fructueuse mais ce n’est pas grave, nous nous sommes bien amusés les pieds dans l’eau. Finalement pêcher des poissons était secondaire (mais shut…).
La suite vous la connaissez. Nous avons rejoint Avi Augustí pour sa merveilleuse dégustation d’huiles et de moules locales. Cette sur ce fameux souvenir que nous quittons la baie pour d’autres aventures en Catalogne.
Ecotourisme en Catalogne : mes bonnes adresses
Louer la barraca d’en salvador (celle dans laquelle j’ai dormi et que je recommande avec grand plaisir). Elle convient aux grandes familles – il y a doit y avoir une dizaine de couchages. C’est important de ne pas arriver de nuit car la barraque est un peu difficile à trouver (mieux vaut avoir son GPS)
Barraca de Salvador Coordonnée GPS N40°43’51.88″ – E 0°44’28.536″ 45580 DeltebrePour rendre visite à Polet, une adresse : deltapolet.com – Les visites se font en catalan ou en castillan mais vous aurez peut-être comme nous la chance de parler à des stagiaires francophones.
Pour réserver la pêche et la dégustation d’huitre, il faut passer par le formulaire de contact de l’office du tourisme de la Ràpita
Si vous voulez vous mettre les pieds sous la table un soir et déguster tous les bons produits de la mer et de la terre du delta, le Delta hotel situé à 3 mn en voiture de la barraque est une bonne adresse
Delta hotel Avinguda del Canal s/n 53580 DeltebreAutre adresse pour déguster les produits locaux à San Carles de la Ràpita (près de la baie où l’on pêche)
Restaurant Llansola Carres Sant Isidre, 98 45540 San Carles de la RàpitaPlus d’informations sur ce territoire sur le site de l’Office du tourisme des Terres de l’Ebre
Comment aller dans le Delta de l’Ebre ?
En train TGV-Renfe depuis de nombreuses villes de France (dont Paris, Lyon, Marseille, Toulouse) jusqu’à Barcelone Sants.
Louer une voiture pour aller jusqu’au Delta (un peu moins de 200 km depuis Barcelone par l’autoroute) – Tous les loueurs de voiture sont situés à l’extérieur sur le parvis de la gare.
Le projet #MaCatalogne est le fruit d’une collaboration entre Envie de Catalogne et le Collectif des blogueurs voyage. Tous les choix éditoriaux des billets produits suite à ce voyage me reviennent.
6 commentaire
Cela avait l’air très chouette ce séjour. Je me rends compte que je ne connais pas du tout la Catalogne et que je n’y aurais pas forcément pensé spontanément, mais cela donne envie d’aller y faire une escapade! 🙂
Un côté de la Catalogne que j’ignorais totalement! Il faut dire que Barcelone a une telle aura qu’elle en eclipserait tout le reste… Vraiment sympa de decouvrir avec toi cet aspect de la région.
bonjour,
très chouette cette région de catalogne que je connais peu. Je m’occupe d’un camping dans l’Aude, au pied des pyrénées et je fais régulièrement des incursions en Espagne. Je connais beaucoup mieux le pays basque, magnifique dans un autre style.
bravo pour ton article très intéressant !
Bravo Adeline et mille mercis pour ton blog !
j’en profite pour donner des idées à tous les amoureux et amoureuses des grands espaces africains et surtout du Sud cameroun, vers Koumbinzik.
Voici une expérience folle et solitaire qui vous donne envie de changer de vie et de logiciel et de ciel!
Mon experience à Koumbinzik chez les SABBA , ( une famille franco africaine qui a fondé la ferme agropastorale dite « Ayimbo Bueno » la TERRAVIVIA ( une terre pour tous)
Souvenirs souvenirs
Cette belle aventure me rappelle un peu la ferme de Terravivia de Koumbinzik. c’est tres beau, on dirait une ferme mi sauvage, mi hors du temps que j’ai visitée l’année passée lors de mes grandes vacances un peu bohemes au sud cameroun à Koumbinzik , juste à 12 km de la charmante bourgade de Lolodorf.
En effet, en pleine foret équatoriale, on eu l’audace de vouloir créer une ferme agro pastorale de type biologique ( peu d’engrais que des aliments naturels pour les hommes, les plantes et les betes; oui ça existe et c’est de plus en plus prouvé que c’est possible!) avec comme parure autour de ce dans ce grand jardin naturel et vegetal africain, un jardin sauvage qui heberge à la fois la faune africaine et camerounaise, mais aussi des espèces que les Sabba , la famille régnante des lieux , fait venir d’Europe et d’Amerique latine, à des fins expérimentales;
Dans tous les cas une belle experience à vivre pour les amoureux de l’afrique..
En plus la ferme fait chambre d’hôtes et l’acceuil y est fraternel. Le prix est dérisoire, les souvenirs sans prix.On peu meme faire du wwoofing. Etre heberge contre des travaux de champs et d’élévage bovins ovins ou piscicole.
Juste pour le pl
Une bonne adresse au cameroun. Leur contact : Vacances Aventure et agriculture / Terraviva Bp 236 Kribi Cameroun ; Cwsabba@aol.com
Superbe région qui gagne à être plus connue des Français…
Article très intéressant ! merci encore pour tes partages !