Mais quel est le point commun entre la spéléologie, le vernis à ongle et un masque à l’argile ? Va savoir… Lors de notre road trip gastronomique en Catalogne, Julie aka Carnets de traverse, et moi avons vécu quelques petites épopées sportives dont un après-midi d’initiation à la spéléologie dans les grottes de l’Espugla. Alors que nous avions mis nos plus beaux vernis à ongle pour ce voyage plutôt orienté art de vivre à la catalane, nous avons voulu vous prouver que nous pouvons être féminines et déchirer en spéléologie !
Spéléologues d’un jour, spéléologues toujours ?
C’est après un déjeuner très copieux (et pas focément très spéléo-friendly) que nous rencontrons Chantal, notre guide pour l’après-midi. Avant le départ, elle nous briefe sur le déroulé de l’activité. Première étape : la combinaison. J’ai l’impression de revivre mon expérience du surf en Norvège mais finalement cette fois-ci, l’enfilage s’avèrera (un peu) plus facile et surtout je noterai un point de haute importance : elle est assortie à mon vernis à ongle ! Trève de plaisanterie, même si peu esthétique nous faisant plus ressembler à des télétubies, celle-ci est obligatoire, l’eau est à environ 10-12 degrés sous terre et nous allons traverser des zones où son niveau atteint près de 1.20m de hauteur. Nous allons marcher dans l’eau. A 10° sans soleil, le maillot de bain ne suffit pas !
Enfin équipées de nos combis, nos casques et nos lampes frontales, nous partons en direction de la cave. Si Julie a déjà fait de la spéléo auparavant, pour moi c’est une grande première. Je suis plutôt curieuse et quelque peu enthousiaste à l’idée de rentrer dans l’une des plus longues grottes du monde (plus de 3,5 km de long). Sur le chemin, nous en apprenons un peu plus : elle a été découverte en 1953 par un habitant de la commune de l’Espluga de Francolí qui souhaitait creuser un puit dans son jardin. Ce monsieur n’exaucera pas son rêve de puit par contre la commune a gagné un bien sous-terrain inestimable dont l’histoire remonte, laissons la géologie parler, à la préhistoire.
Nous commençons notre exploration par un passage rapide à travers le musée (situé dans la grotte) avant de rentrer dans le vif du sujet. On aperçoit un premier petit trou, mais quand je dis petit, genre vraiment tout petit, et c’est par là que nous allons commencer notre initiation. C’est à coup de contorsions, bon ok j’exagère un peu, c’est en glissant sur le dos que nous allons passer de l’autre côté de la paroie. Chantal nous fait une démonstration… Trop facile !
C’est ensuite à 4 pattes et parfois en rampant que nous iront voir le trou par lequel l’histoire de cette grotte a commencé. On a beau avoir du vernis sur les ongles, on peu dire que nous sommes à l’aise. Au loin, on entend l’eau, comme un torrent ou une cascade. Mon imaginaire est en route ! Comment est-ce que c’est derrière ? Un dernier passage en rampant à plat ventre, la tête en avant à travers un autre tout petit trou, genre encore vraiment petit et nous mettons enfin les pieds dans l’eau.
Chantal nous fait nous asseoir pour nous briefer. A partir de ce moment-là, nous allons nous enfoncer plus en profondeur dans la grotte. Pas de crainte à avoir pour un adulte, on fait de l’initiation à la spéléologie ici dès l’âge de 8 ans.
Alors que nous sommes assis les fesses dans l’eau, pour seule source lumineuse nos lampes frontales, Chantal nous abandonne. Bon Ok abandonner est un bien grand mot mais quand même… Nous nous sentions un peu comme Jean-Claude Dus seul sur son télésiège mais sous terre. Bon ça n’a duré qu’une minute ou deux, le temps de chanter « quand te reverrais-je pays merveilleux… » et puis hop Chantal revient les mains pleines d’argile. Et nous voilà en train de nous faire un masque à 10 mètres sous terre. On dirait que j’ai fait ça toute ma vie (de me mettre un masque d’argile dans une grotte).
Une fois beauté refaite, nous avançons dans l’eau à contre courant. Le bruit que j’entendais un peu plus tôt dans cette aventure, c’était celle-ci qui s’engouffrait dans un petit goulot d’étrangelement… Nous marchons dans une rivière sous-terraine. On avance en évitant de mettre les mains dans l’eau pour ne pas geler sur place. Chantal nous emmène 300 m plus loin dans une sorte de cathédrale sous terre. Pour aller plus loin dans la grotte il faut passer 2 syphons, seuls les spéléologues expérimentés peuvent les passer. Pour nous ce sera donc retour à la case départ.
Sur le chemin du retour, Chantal nous incite à nous mettre dans l’eau sur le dos et nous laisser porter par le courant. Bon l’eau toute froide qui s’invite dans la combi par le cou, ça glace un peu le dos mais c’est rigolo. Elle nous invite ensuite à vivre une expérience unique : celle de vivre le noir. Le noir complet. Dans notre vie de tous les jours nous avons l’impression de parfois être dans le noir mais il y a toujours la lumière des éclairages publiques, de la lune, des étoiles pour nous aider à nous repérer comme si nous avions le pouvoir surpuissant de voir la nuit. Erreur. Je confirme dans le noir l’humain ne voir RIEN – NADA.
Nous ne repasserons pas par les petits trous tout petits. Nous rentrons par une voie plus directe mais qui invite les spéléos en herbe à marcher en crabe, courbé (surtout pour les grands, perso je n’ai pas eu ce problème). Après 1h30 sous terre c’est sympa de revoir le jour. Ce fût une chouette expérience. A renouveler !
Pour ceux qui se disent c’est pas possible quelqu’un lui avait lancé un défi pour placer « initiation à la spéléo », « vernis à ongle » et « masque à l’argile » dans ce billet, et bien non, voilà un petit film qui vous prouve que tout s’est bien passé tel que je vous l’ai raconté !
Carnet pratique des Grottes de l’Espugla
Les grottes de l’Espugla sont un magnifique terrain de jeu pour qui veut s’essayer à la spéléologie. Rien de difficile mais tout de même des petits passages plus compliqués qui laissent entrevoir la compléxité du sport. Cette activité se fait en famille (dès l’âge de 8 ans) ou entre amis, c’est une bonne partie de rigolade assurée.
Pour ceux qui auraient peur de souffrir de chlostrophobie, les guides sont formés pour cela et savent trouver les mots pour rassurer. Chantal parle un très bon français.
Equipement à prévoir : maillot de bain et chaussures qui ne craignent pas l’eau.
Plus de renseignements sur le site des caves de l’Espugla
Où loger dans les environs : Je recommande viviement Cal Maginet, une charmante chambre d’hôte située dans un village catalan typique. Mercè et Jaume vous accueillent dans leur maison et on s’y sent vraiment chez soi. Très convial et beaucoup d’activités à faire dans la région (Monastère de poblet, route des vins, Port Aventura pour ceux qui aiment les parc d’attraction…)
Adresse : Plaça Catalunya 16, Vilaverd 43490
#MaCatalogne est le fruit d’une collaboration entre Envie de Catalogne et le Collectif des blogueurs voyage. Tous les choix éditoriaux des billets produits suite à ce voyage me reviennent.
8 commentaire
Géniale cette initiation à la spéléo ! 🙂 Mais le masque d’argile c’était pourquoi ? Tu as eu du cran, ce n’était pas facile 🙂 Bonne fin de dimanche bises
Merci Petitgris… Le masque c’était pour le fun 🙂
Sympa, cette initiation !
Et plus généralement, chouette blog ! Très belles photos, en plus (quelle est donc la marque de ton appareil? 😀 )
Bonne continuation 🙂
Voilà une activité que l’on ne propose pas tous les jours et qui pourtant peut-être très instructive! Comment t’es-tu senti dans le noir complet?
Sa laisse vraiment rêveur et sa donne envie de réaliser ce genre d’activité. Connais tu un peu les tarifs d’un guide pour ce genre de sortie ?
je crois que c’est autour de 40€ pour 3h de sortie 🙂
Honnêtement, sans être chlostro, j’admets que la perspective de me mouvoir dans des endroits aussi étroit et sous-terre est… Hum… C’est terriblement fascinant ? Ah, ah ! Ça éveille chez moi une peur excitante digne des montagnes russes, où l’on sens l’adrénaline pulser jusqu’à la joie !
Je t’enterais peut-être un jour ! Merci de m’avoir tant donné envie ! 😉
Très beau récit.
Je fais de l’escalade, du canyoning, mais je n’ai pas encore essayé la spéléo…