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Au nord de l’estuaire de la Loire, à 50mn de Nantes et aux portes de Saint-Nazaire, le Parc Naturel Régional de Brière est une vaste terre humide, refuge de centaines d’espèces animales. Les oiseaux chantent, volent, viennent se reproduire dans ce cadre idyllique. Ils enchantent les roselières et autres marécages. En cette matinée de printemps en Brière, c’est du côté de Rozé, à la réserve ornithologique Pierre Constant, que je suis allée pour observer cette nature qui s’éveille.
Le paysage du Parc Naturel Régional de Brière : marécages et pâturages
Le parc de Brière est un site où j’aime aller me réfugier quand j’ai besoin de déconnecter, de prendre un grand bain de nature. Mon appareil photo en bandoulière, mes oreilles à l’écoute de la moindre mélodie, et mes yeux à l’affût de tout ce qui bouge, vole et virevolte. Ce matin-là j’ai, comme souvent, choisi Saint-Malo-de-Guersac comme destination !
Saint-Malo de Guersac, le point d’entrée dans le parc de Brière
La Grande Brière est une vaste étendue de plus de 50000 ha de marécages et de pâturages qui s’étend des terres à la mer, aux portes des marais salants de Guérande, des plages de La Baule et des chantiers de Saint-Nazaire. Saint-Malo-de-Guersac est une jolie entrée pour découvrir les tourbières et roselières qui composent la majorité d’un paysage plat et humide, entouré de villages et de clochers.
Le port de Rozé et la réserve ornithologique Pierre Constant
Tout commence au port de Rozé où un magnifique belvédère haut de 24 mètres, offre une vue à 360° sur la parc naturel régional. Voiture garée, moteur éteint, les premiers chants d’oiseaux se font entendre. Elles ne sont pas avares ces petites bêtes à l’arrivée du printemps ! La déconnexion est instantanée.
De là-haut la vue sur le port et le canal de Rozé nous donne la dimension du parc. Au loin le pont de Saint-Nazaire, et le portique des chantiers de l’Atlantique.
Ce matin-là, mon appareil déjà sorti de mon sac à dos, une camionnette s’arrête à ma hauteur alors que je me dirigeais vers le canal. « Bonjour, vous savez que la réserve est fermée ? Vous pouvez quand même vous promener le long du canal, vous allez voir de belles choses. Hier j’ai vu 2 hérons pourpré ». J’aime cette bienveillance. En Brière on peut dire que l’homme est accroché à son territoire et l’aime passionnément. Il cohabite avec la nature d’une manière très responsable.
Il ne se passe pas grand chose le long du canal. Les chalands sont à quai. Tout est calme, très reposant. L’eau est un miroir dans lequel se reflètent les arbres et autres roseaux. Il faut marcher à pas de chat pour ne pas effrayer toute la vie qui se cache derrière les premières feuilles et autres bourgeons.
Soudain, alors que j’arrive vers la maison de la réserve, j’entends des cliquetis dans l’eau. Un homme se balade en chaland sur l’un des canaux. Pas de moteur, c’est interdit. Tout est si paisible. ça doit être sympa une sortie au lever du soleil.
J’étais prévenue, la réserve Pierre Constant est fermée, mais la balade le long du canal de Rozé est très sympa et permet tout de même d’observer de nombreuses espèces. Je n’ai pas de jumelles ou de longue vue, mon appareil photo et mon objectif 150-600 feront l’affaire.
Les oiseaux observés au printemps en Brière
J’allais me balader par là dans l’espoir de voir un Gorgebleu à miroir. Il arrive fin mars, début avril en Brière alors j’y croyais fort. Il faut tout de même avoir de bons yeux pour arriver à l’observer. Il est tout petit et vole de jonc en jonc avec une telle rapidité qu’il est difficile à repérer.
J’ai d’abord vu cette bergeronnette printanière. Bien curieuse sur son arbre perché. Elle est assez facile à voir. Il suffit de s’arrêter, l’écouter chanter et chercher jusqu’à la repérer. J’en ai vu plusieurs dans les arbres, sur les joncs, au sol en train de manger. C’est dans cet arbre que j’ai vu la plus belle.
Ensuite il y a eu ce chardonneret élégant. Il est tellement élégant cet oiseau avec ses couleurs chatoyantes. Vous le verrez sur un arbuste ou dans les roseaux, souvent à voler en bande. Un peu plus difficile à voir que la bergeronnette mais en se faisant discret, vous arriverez peut-être comme moi à en voir plusieurs.
Le phragmite des joncs lui facile à repérer. Il vit dans la roselière où il chante à tue tête. Il se pose sur les joncs, chante, s’envole, revient. Je me suis installée sur un banc à côté de la maison de la réserve Pierre Constant et celui-ci a fait de nombreux aller/retour. Un vrai top modèle ce petit animal ! Dans les joncs séchés, il est très photogénique.
Et puis j’ai croisé un homme avec une jolie longue-vue qui a vu mon appareil photo et m’a dit « vous avez fait le plein de gorgebleu ce matin, non ? » Je n’en avais pas vu un seul ! Je ne pouvais pas repartir bredouille, têtue comme je suis. J’ai donc rebroussé chemin et suis repartie le long du canal pour essayer d’en voir au moins un. Bon il est tout flou mais c’est bien lui !
Après quelques heures à écouter les oiseaux chanter, je suis repartie. En longeant les 800m qui séparent le parking de la réserve, j’ai aperçu le fameux héron pourpré… Pas facile. Avec ses plumes rousses et cuivrées, il se fond facilement dans le décor de la prairie. Je suis contente d’avoir pu le voir, car il se fait assez rare dans ce coin des Pays de la Loire.
Non loin il y avait un héron cendré. Il y en avait même plusieurs un peu partout autour de moi, tous à l’affût d’un petit truc à manger.
« Je disais à soeur que je n’aimais pas trop la Brière, mais à cette saison il faut admettre qu’elle est magnifique » m’a dit une dame avec qui je me suis arrêtée discuter 5mn. J’aime tellement la Brière au printemps, surtout au lever du soleil quand les oiseaux se mettent à chanter et sortent de leur tanière. En avril les roseaux ne sont encore que de jeunes pousses. Vers le mois de mais ou juin, elle se transforme en un grand champ de verdure où les oiseaux aiment se réfugier pour faire leur nid.
Le marais de Brière : Carnet pratique
Aller dans le marais de Brière
Le marais de Brière est facilement accessible depuis Nantes par la N165 puis la N171, puis les petites routes de campagne du parc naturel. Il est encore plus facile d’y accéder depuis Saint-Nazaire qui se trouve à quelques encablures de là.
Découvrir le marais de Brière à pied
Le GRP® Grand Tour de Brière est une boucle de 67km à faire en 3 jours. Il fait le tour de toute la Brière en vous emmenant dans tous les coins sympas (le village de Kerhinet, l’île Fredun, Saint-André-des-eaux…) Bref si vous aimez les paysages de canaux, de tourbière et de roselières, avec des petites barques qui viennent embellir le décor, c’est une belle micro aventure qui vous attend. Comme le tour du Lac de Grand Lieu, c’est une GR que je ferai probablement un jour.
Si vous ne voulez pas vous embarquer dans 3 jours de randonnée, il existe de nombreuses autres sorties à la journée. Vous trouverez de quoi toutes les randonnées en Brière sur Visorando.
Découvrir le marais de Brière à vélo
A partir du Belvédère, il est possible de louer des vélos électriques (identiques au système Bicloo de Nantes ou Vélib de Paris), pour partir à la découverte du parc de Brière à vélo. Il y a des panneaux d’itinéraires à vélo un peu partout en Brière, c’est assez facile de se repérer. Si vous êtes dans le coin avec votre vélo, vous trouverez 20 idées d’itinéraires à vélo en Brière sur Komoot.
Une sortie avec le Parc Naturel Régional de Brière avec un guide
Le parc naturel Régional de Brière organise régulièrement des sorties gratuites autour des oiseaux, des papillons ou autres grenouilles. Un guide vous emmène à la rencontre de la faune et de la flore du parc. J’en ai fait une sortie de 2 heures l’an dernier autour des oiseaux de la réserver Pierre Constant et c’était super. Après une courte introduction sur ce qu’est la Brière à la maison de la réserver, on vous prête des jumelles pour pouvoir voir de plus près les oiseaux. En petit groupe, c’est une belle introduction à l’ornithologie en Brière à faire seul ou en famille. Je le recommande vivement. Vous pouvez vous inscrire dans la rubrique rendez-vous du parc.
Si vous voulez avoir un avant-goût de toute la biodiversité du parc, je vous invite à consulter cet atlas de la faune et la flore du Parc Naturel Régional de Brière mis à jour régulièrement avec les observations des agents du parc. Une vraie bible. Tout comme le Guide des Oiseaux des Pays de la Loire de Thomas Brosset et Emile Barbelette que j’emporte avec moi dans toutes mes sorties ornithologiques.
D’autres incontournables dans le marais de Brière
- Se faire plaisir à l’île Fredun
- Le château de Ranrouët
- Visiter le village de Kerhinet, un village de chaumières traditionnelles
- Une sortie en chaland Saint-André-des-Eaux
- Une sortie avec un guide dans la réserve Pierre Constant ou ailleurs dans le PNR de Brière
Où loger dans le marais de Brière ?
Le Parc Naturel Régional se trouve à proximité de quelques uns des sites les plus touristiques de Loire Atlantique, parmi lesquels La Baule, Pornichet, Guérande ou un coin que j’adore Quimiac et la pointe de Merquel. Autour de ces villes vous trouverez toutes les structures touristiques, hôtels et centres de vacances, ainsi que des locations saisonnières, comme ces gîtes à Saint-Lyphard.
Si vous voulez vous faire plaisir à l’occasion d’un week-end en amoureux en Loire Atlantique, alors je vous recommande la Mare aux oiseaux sur l’ïle Fredun. C’est un réel îlot de nature au coeur duquel se trouve le restaurant étoilé du chef Eric Guérin.