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Il suffit de se balader dans le Central Business District, plus communément appelé le CBD, pour se rendre compte que le street art est une affaire sérieuse à Melbourne. Comment cette ville est-elle devenue la capitale de l’art de rue en Australie ? Je suis partie me balader à travers les petites lanes avec David Russell de The Blender Studios afin de remonter le temps et comprendre comment Melbourne est passée à travers les années du graffiti à l’art urbain.
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Street art à Melbourne, un peu d’histoire
Le street art à Melbourne trouve ses racines dans les années 60. A l’époque des messages politiques étaient relayés sur les portes et dans les toilettes des pubs. C’est dans le milieu des années 80, à l’heure du punk et du hip hop, qu’apparaissent alors de premiers graffitis, des dessins plus esthétiques. « Melbourne n’avait rien à voir avec la ville tendance qu’elle est aujourd’hui » me dit David.
On trouvait alors ces dessins le long des voies ferrés ou dans les tunnels. Le tendance du graffiti perdura jusque dans les années 90 puis vint celle du pochoir. Il émergea alors une nouvelle génération d’artistes, celle du célèbre Banksy. On trouve d’ailleurs un de ses pochoirs de l’époque, le rat, sur une rue parallèle à la fameuse AC/DC lane.
Tout cela était bien illégal à l’époque. Aujourd’hui le street art est toléré dans certaines rues, totalement interdit et passible d’amendes dans d’autres, mais il n’est plus considéré comme criminel comme ce fût le cas avant que soit mis en place le Graffiti Prevention Act en 2007. Hosier, Union et AC/DC lane sont celles qui le tolèrent.
Ces rues sont en mouvement artistique constant de par ce qui se passe sur les murs et qui évolue d’un jour à l’autre mais aussi par l’animation que cela créé. Elles sont devenues au fil du temps et de l’évolution de l’art urbain, de réelles attractions touristiques dont la ville de Melbourne ne pourrait plus se passer aujourd’hui.
En effet, on voit apparaitre çà et là de réelles oeuvres d’art qui elles on été commandées. Les artistes sont rémunérés pour les réaliser, leur offrant aujourd’hui une visibilité nationale voire internationale pour certains. Parmi eux des noms comme Adnate, Dvate, Makatron, des artistes dont j’ai pu observer des oeuvres lors de cette balade mais aussi lors de mes petites promenades en solo à Fitz Roy, St Kilda ou ailleurs dans le CBD.
Melbourne et ses artistes urbains
Alors que nous nous baladions sur AC/DC Lane, l’artiste australien Makatron était en train de refaire ce mur. Quelques semaines auparavant il avait lancé un appel sur ses réseaux sociaux pour que des parents envoient les dessins de leurs enfants pour en faire une oeuvre. Et voilà comment les dessins sélectionnés se sont retrouvés sur l’une des lanes les plus en vue de Melbourne.
On trouve aussi des oeuvres qui mélangent graffiti et dessin. Celles-ci sont de l’artiste Heesco. D’origine mongol il fait la connaissance d’une mannequin comme lui originaire de Mongolie et vivant à Melbourne. C’est elle qu’il a peint sur ce mur (à gauche). A droite c’est une fresque qu’il a peinte à l’occasion de la cérémonie des World’s 50 best restaurants 2017 qui s’est déroulée à Melbourne en avril dernier.
Les oeuvres qui m’ont le plus touchée dans tout ce que j’ai vu sont certainement celles d’Adnate, un artiste engagé sur la cause aborigène. Il faut dire que nombre d’australiens ne connaissent pas vraiment ce pan-là de l’histoire de leur pays. Son but est de sensibiliser le grand public.
Le portrait de gauche est une fresque qu’il est possible de voir en levant les yeux à Hosier Lane, l’autre sur Gertrude street dans le quartier Fitz Roy.
Melbourne, une oeuvre en mouvement constant
Hosier Lane est une oeuvre en mouvement constant. D’abord sur les murs où tout change d’un jour à l’autre mais aussi dans l’animation. Les uns posent, les autres photographient et la rue se transforme en oeuvre vivante.
Mimby Jones Robinson venait de réaliser cette composition quand je l’ai photographiée et puis je suis partie 3 jours sur la Great Ocean Road. En revenant elle avait totalement changé de visage. L’un avait graffé dessus, l’autre collé un message. Bref c’est la loi de la rue mais c’est aussi pour cela que j’aime le street art.
La fresque de Steen Jones (à gauche) et celle de Fintan Magee (à droite) se font face dans la rue perpendiculaire à AC/DC Lane. Le premier offre l’oeuvre que j’avais en tête avant d’aller à Mebourne, le deuxième sensibilise sur la cause des réfugiés déracinés.
Quelque part au détour d’une autre lane, je suis tombée sur Babe de Kaff-eine réalisée à l’occasion de la sortie du film. L’artiste est basée à Melbourne donc d’autres oeuvres doivent être visibles çà et là. Elle aime mixer animaux et humains.
Fitzroy, l’autre quartier où voir des oeuvres à Melbourne
C’est en me baladant à Fitz Roy, le quartier trendy de Melbourne, que je suis tombée sur une oeuvre de Rone, un autre artiste local. Les visages féminins sont un peu sa marque de fabrique. Il aime les peindre dans la rue ou dans des usines désaffectées.
Comme ailleurs à Melbourne, Fitzroy offre un mélange de fresques, de graffitis et de grands désordres mêlant poubelles, cagettes et cartons !
Du côté de St Kilda, au sud de Melbourne
Je suis tombée par hasard sur cette oeuvre de Dvate, un artiste connu en Australie pour son engagement dans la préservation des espèces (faune et flore) menacées en Australie. Cette fresque, financée par la ville de Port Philipp, a été réalisée quelques jours avant mon passage dans le cadre du festival ART+CLIMATE=CHANGE qui s’est déroulé en avril et mai dernier à Melbourne. Il était spécifié à côté que « cette oeuvre reflète le thème du changement climatique et ses effets sur l’habitat, l’environnement et la vie sur terre. »
Le sujet du street art est interminable à Melbourne. Il y a tant d’artistes et tant d’oeuvres disséminées aux 4 coins de la ville, c’est sans conteste possible une ville qui compte sur la scène internationale de l’art urbain. Même si David me dit regretter que « le street art ne soit pas aussi engagé qu’avant », j’ai vraiment aimé le mélange entre ces fresques très travaillées, ces collages ou ces graffitis que l’on trouve partout jusqu’aux poubelles. Lors de mes balades mes yeux ses sont aussi bien arrêtés sur des détails que sur des ensembles et c’est une des choses qui rend la ville fascinante.
L’expérience du tour proposé par Blenders Studio
Quand on aime le street art, c’est parfois frustrant de voir des oeuvres et de ne pas comprendre quel message l’artiste a voulu faire passer. Vous ne trouvez pas ? The Blenders studio est un collectif d’artistes de rue basé à Melbourne qui, parmi de nombreuses activités, organise des tours à travers le CBD ou Fitzroy pour aller à la rencontre de l’art urbain et de son évolution à travers le temps. Ce sont les artistes eux-mêmes qui nous guident à travers la ville et nous content les histoires. Je me suis baladée à travers toutes les petites lanes avec David Russell qui lui photographie les fresques et connait tous les artistes de la place de Melbourne. Il s’intéresse à leur histoire et celle de leurs oeuvres mais va bien au-delà de cela en s’intéressant à la rue en général et tout ce qui s’y passe. C’était vraiment passionnant, il m’a offert un regard différent sur l’art urbain et surtout permis de remonter son histoire à Melbourne.
Il y a de nombreux tours de street art à Melbourne mais celui-ci CBD Street art tour proposé par The Blenders Studio offre un regard pointu et professionnel sur cet art à côté duquel il est impossible de passer à Melbourne. Prix : 69 AUS$ (environ 48€).
Melbourne street art guide, le livre qu’il vous faut !
Melbourne Street art Guide est le guide essentiel sur l’art urbain à Melbourne. Qui, quoi, où, comment, pourquoi ? vous saurez tout sur l’histoire du street art grâce à la longue interview d’une professeure de Sciences sociales et politiques spécialiste de l’art de rue à l’université de Melbourne. Vous y trouverez aussi de longues interviews des principaux artistes locaux.
Le livre est illustré par de nombreuses oeuvres qui vous permettent de reconnaitre le style quand vous vous baladez dans les rues de Melbourne et d’en apprendre un peu plus sur chaque artiste.
Une véritable bible sur le street art à Melbourne !
Vous les trouverez sur place dans toutes les libraires ou directement chez The Blenders Studio où vous finissez le tour dont je parle plus haut.
Melbourne l’essentiel, le guide de poche incontournable
Si vous partez en Australie, n’oubliez pas d’embarquer dans votre sac le petit guide citadin Melbourne l’essentiel aux Editions Nomades écrit par Audrey Bourget, une journaliste québécoise qui travaille pour SBS à Melbourne. Il regroupe tous les essentiels de la ville, l’art bien sûr qui est une composante importante de Melbourne mais aussi le café (je reviendrai sur ce sujet), les marchés et toutes les escapades à faire autour de la ville.
Melbourne l’Essentiel, c’est le petit guide à toujours avoir dans son sac. Il ne tient pas de place et réserve toujours une bonne adresse !
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Voyage réalisé sur l’invitation de Tourism Australia
6 commentaire
Magnifique article et photos à couper le souffle ! Un gros coups de cœur pour le koala dans la fin de l’article.
Yes ! ça donne envie, nous partons en octobre pour six mois en Australie, notre première destination : Melbourne 🙂 on a hâte !
Hello Adeline, c’est bientôt notre tour 🙂 Nous allons à Melbourne fin octobre et nous avons hâte de découvrir cette ville très underground 🙂 Nous ne connaissions pas le livre Melbourne, l’essentiel, on va regarder ça de plus près. Merci pour le partage ! xoxo
Les photos sont dingues ! Hyper hâte d’y être, plus que 2 mois 🙂 Le « street art guide » a vraiment une utilité ou c’est du bonus ?
Le guide est un petit plus, il n’y a pas de carte qui vont vous guider à travers la ville par contre si vous voulez en apprendre plus sur les artistes et leur travail, leur engagement alors il devient indispensable 🙂
Les photos sont supers ! Ça donne des idées de voyage et de destination !! On adore !!