Le départ pour un voyage au long cours est souvent synonyme de création d’un blog de voyage. Nous partons tous plein d’envie et d’énergie pour le mettre à jour régulièrement, on se dit qu’on aura du temps pour écrire et en raconter un maximum sur notre aventure mais dans les faits, ce n’est pas si facile ! Des intentions à la réalité de la route, le fossé est grand. Pourquoi bloguer et voyager n’est-il pas si évident qu’on le pense ? Quels sont les obstacles ? Je vous raconte mon expérience ici.
Les intentions du blogueur avant son départ en voyage au long cours
En préparant mon tour du monde, j’ai surfé sur quelques blogs pour m’informer et m’aider à tenir jusqu’à mon départ. Quelques-uns me faisaient rêver, d’autres beaucoup moins, et je me disais « bientôt ce sera mon tour ». Il a donc vite été une évidence de créer Voyages etc… pour partager mon expérience et pourquoi pas à mon tour faire rêver. Les 3 raisons qui m’ont poussée à le faire sont les suivantes :
1- J’avais la conviction que le blog serait le moyen le plus efficace de partager mon aventure avec mes proches sans en oublier. Je réservais ainsi les courriels à une communication plus exceptionnelle et personnelle en évitant de faire des copier/coller qui n’auraient eu aucune saveur.
2- Je voulais proposer un blog de qualité, d’abord parce que je suis assez exigente avec moi-même, et ensuite je me disais que ce serait une sorte de carte de visite pour l’avenir. Prendre une année sabbatique en France n’est pas forcément bien vu. Avant mon départ, je me suis souvent entendue dire que je prenais une année de vacances et je ne savais pas trop ce que je voulais à l’avenir, alors autant prouver que je pouvais faire quelque chose de constructif et en même temps prendre du bon temps.
3- Je pensais que pour une fois dans ma vie j’aurais le temps et l’occasion de tenir un vrai carnet de bord, et qu’il serait facile de mettre à jour régulièrement. Je ne me posais aucune pas de questions quant à ma capacité à tenir à jour ce journal et relater mon aventure avec les bons mots ou les bonnes émotions.
Mes intentions étaient bonnes mais c’était sans compter sur les obstacles rencontrés sur la route.
Bloguer et voyager : la réalité de la route
Bloguer en voyage, c’est faire face à de nombreux paramètres dont on n’a pas conscience depuis notre France où tout est relativement facile.
Les premiers obstacles sont d’ordre mécanique. On ne peut rien contre eux, juste s’armer de patience.
1- L’absence ou la qualité douteuse des connections wifi : même s’il est bien répandu dans le monde, le wifi ne fonctionne pas encore à merveille partout. Il faut avoir qu’en France nous avons l’un des réseaux les plus performants au monde. En Inde par exemple (début 2010), rares ont été les fois où j’ai trouvé du wifi. Je préparais donc mes billets et mes photos sur mon ordinateur avant de les mettre sur une clé USB pour aller coller tout ça sur mon blog dans un internet café. ça ne se passait pas trop mal quand les connexions étaient bonnes. Quand elles étaient mauvaises, je pouvais mettre jusqu’à une heure pour tout télécharger. C’était le début de mon voyage, la motivation était là et j’étais armée de patience.
2- les coupures d’électricité : il est de nombreux pays où l’électricité ne fonctionne pas 24h/24. Comment bloguer quand l’électricité est coupée 8h par jour à des heures qui ne sont pas fixes ? Cela m’est arrivé en Inde et au Népal et parfois aussi en Asie du sud-est. Quand il faut commencer à organiser ses journées en fonction de ces coupures de courant, c’est plus compliqué !
Ensuite viennent les obstacles d’ordre financier :
3- le coût des connexions : si en Asie, le coût des connections est infime voire parfois gratuit dans les guest houses mais une fois arrivée en Océanie j’ai déchanté. J’ai retrouvé la société de consommation et ses dérives. En Australie et en Nouvelle Zélande tout se paye, même dans les guest houses où vous n’avez généralement droit qu’à 1h de connection gratuite ! Que fait-on avec 1h ? Rien. Vous vous imaginez bien que l’heure de connection n’a pas du tout le même coût qu’en Asie alors forcément on pèse ses dollars et on réduit ses connections. Pas facile pour bloguer !
Il est aussi des obstacles d’ordre personnel, pratique et matériel :
4- L’envie : quand vous vous trouvez au bord d’une superbe plage avec tous vos potes en train de siroter une bière bien fraiche, dans le désert d’Atacama ou la vallée sacrée au Pérou où il y a des dizaines d’activités à faire, et bien bloguer n’est pas forcément votre première priorité. Il faut savoir trouver le juste milieu entre en profiter et « travailler ».
5- Le temps : produire un article de qualité prend du temps. Bloguer régulièrement en voyage nécessite une auto-discipline de fer car les tentations sont grandes. Des moments entre voyageurs qui n’ont pas de prix, aux visites en passant par les rencontres, vous vous trouverez de nombreuses raisons de remettre au lendemain le billet auquel vous avez pensé 5 jours auparavant ! Il faut savoir qu’écrire un billet prend entre 3 et 5 heures : l’écriture, le tri des photos, leur réduction, le téléchargement et on ne se rend pas compte de tout cela avant d’avoir écrit un premier billet de qualité.
6- La fatigue : et bien oui, sachez-le, le voyage au long cours est souvent synonyme de fatigue. Entre les nuits en train, en bus, les journées à crapahuter à droite ou à gauche en plus parler et comprendre l’anglais, l’espagnol, l’hindi, le chinois et autres, ben tout ça, c’est pas très reposant !
7- Le cadre de travail : je parlais des coûts des cafés internet, il faut savoir que ce n’est pas l’idéal pour travailler. Entre le bruit, l’impossibilité de s’isoler ce n’est pas toujours évident de se concentrer. Je ne vous ai pas parlé des restaurants et autres Mc Do où vous atterrissez pour une connection « gratuite » en échange de consommation. Bref, vous l’aurez compris, trouver un cadre propice au travail et à la concentration n’est pas chose évidente !
8- En voyage, on n’est pas à l’abri d’une panne matérielle, comme le mal de l’altitude de mon ordinateur, ou de vol. Quand on n’a pas le matériel pour bien préparer son blogging et bien tout de suite les choses se compliquent. Je parlais du temps précédemment, et bien sachez que sans ordinateur embarqué, tout devient plus compliqué mais c’est aussi plus de stress que d’avoir du matériel de valeur sur soi.
Au-delà de toutes ces raisons, le don de l’écrit n’est pas donné à tout le monde. Entre l’inspiration qui ne vient pas, le manque de plaisir d’écrire, les fautes d’orthographe qui se multiplient à longueur que le voyage avance, bloguer peut vite devenir une contrainte. Aussi mes conseils seraient de ne surtout pas se mettre de pression quant au nombre de publication.
Avant mon départ, je n’avais pas d’ambitions démesurées par rapport à mon blog. J’avais délibérément fait le choix de n’avoir de compte à rendre à personne et donc aucun sponsor. Créer un blog aujourd’hui, c’est pour beaucoup un moyen de vendre de la visibilité à des marques en échange de produits ou de moyens financiers. Combien d’entre vous cherchent des sponsors ? Sachez que lorsque que l’on s’engage auprès de sponsors, nous avons des comptes à rendre en terme de visibilité. Je pense qu’il y a une réelle différence entre les ambitions d’avant départ et la réalité de la route. Avant de vous engager auprès de marques, posez-vous les bonnes questions en amont : est-ce que j’ai un projet qui tient la route ? Pourquoi est-ce que je veux faire un blog ? Quelle va être ma capacité à le mettre à jour ? Quels sont mes moyens personnels (le matériel embarqué, ma capacité à produire de l’écrit de qualité,…), les moyens techniques des pays où je me rends,…
Bloguer et voyager n’est pas chose facile. Comme je le disais dans mon introduction, de l’ambition à la réalité de la route, le fossé est énorme. Rêver devant les blogs de voyage c’est bien, avoir la capacité d’en tenir un, c’est autre chose. Mieux vaut donc partir en toute connaissance de cause.
Vous partez en voyage et comptez tenir un blog. Quelles sont vos ambitions ? Comment imaginez-vous le blogging ?
Vous bloguez régulièrement en voyage, quel est votre vision des choses ? Les commentaires vous sont ouverts pour partager vos expériences.
39 commentaire
Bonjour Adeline, utilises-tu papier et stylo pour rédiger tes billets? C’est vrai que c’est plus compliqué d’écrire à la main, mais ça évite bien des problèmes d’ordre matériel, voire même d' »ordre personnel » (cadre de travail etc..).
En tous cas ton post est excellent!
Merci Kim.
J’ai utilisé pas mal de petits carnets pour préparer mes posts et noter mes humeurs au long de voyage mais c’est vrai qu’on en revient toujours au temps… Pour en gagner, je préférais taper directement sur mon ordinateur.
En Amérique du sud quand mon ordinateur m’a lâché, j’ai effectivement fait comme ça : j’écrivais mes billets sur papier et je les tapais dans les cafés internet. Pour les photos, j’ai préféré ne pas prendre le risque de mettre mes cartes mémoire dans les lecteurs des cafés internet. Je ne voulais pas récupérer de virus comme c’est arrivé à d’autres autour de moi !
Article très intéressant, merci Adeline ! Je lis pas mal de sites de voyage en ce moment et c’est vrai que l’euphorie du départ fait souvent oublier que tenir un blog sur la durée est souvent difficile. Voilà certainement pourquoi de nombreux blogs de voyageurs « meurent » après quelques semaines…
Pour ma part, je ma rappelle un de mes voyages où j’avais tenu à la fois un carnet et un blog privé avec mes proches. J’ai remarqué que l’écriture entre ces deux supports était très différente : écrire sur un carnet m’a permis de noter mes impressions sur le moment (le ton était donc plus personnel, plus intime), alors que mon blog était plutôt un outil de partage à posteriori (où je reprenais parfois les impressions que j’avais noté dans mon carnet).
Effectivement c’est pas simple de tenir un blog en voyage…
Nous nous en avions crée un dans le but de tenir tous nos proches informés en même temps et ainsi éviter les mails sans fins avec tout le monde.
Nous sommes partis presque instinctivement sur le principe du 1 jour 1 billet… Alors ils sont loin d’etre de très bonne qualité mais c’etait un carnet de voyage a vif, sans trop de recul.
Nous pensions pas pouvoir tenir ce rythme et en fait à 2 c’est + simple: quand l’un n’a pas d’inspiration, l’autre prend le relai. Par contre l’enfer des connexions wifi… aie aie aie… du coup on postait parfois 5 ou 6 posts à la fois parce qu’on avait pas pu publier avant.
Dans tous les cas cela fait partie du voyage que de raconter et partager… et une belle trace qui reste.
Lors de mon séjour à Rome par exemple, j’étais tellement émerveillée et sous le charme de cette ville que je n’ai pas souhaité préparer immédiatement mes billets. Pour moi, j’avais l’impression que chercher à mettre des mots immédiatement sur mes impressions, chercher à organiser mes souvenirs m’auraient empêché de profiter et de vivre pleinement mon séjour là-bas, m’auraient ramené à des considérations plus terre à terre que je souhaitais écarter…
Très interessant, je lis beaucoup de livres d’aventures d’explorateurs polaires, et c’est vrai que le côté sponsor est toujours présent, et je me suis moi-même posé la question. Je trouve ça bien d’en parler, ça permet, si on veut ou pas se faire aider de pouvoir déjà avoir ces conditions en tête, et les problèmes qu’on peut rencontrer !
Bel article!
Je suis d´accord. C´est bien difficile de blogger en voyage.
J´essaie de le faire, avec des petits articles bien fournis de photos quand même. J´ai du mal à me concentrer pour écrire, alors, mes images me semblent precieuses pour raconter quand la fatique m´empeche de trouver les mots justes.
Amitiés
Elisa, en Argentine
Hey mais y’a de drôlement beaux stickers sur ton ordi 🙂
@Julie : tu as vu ça… Il y en un tout petit par rapport à d’autres, mais il a tout d’un grand 🙂
Bonjour Adeline!
merci pour ce billet très intéressant…et il y a du vécu là-dedans apparemment!!! Personnellement, je pars un an en Inde, sans trop savoir quoi y faire même si j’ai des pistes de volontariat… J’ai déjà ouvert mon blog dédié à ce voyage (http://reveriesindiennes.blogspot.fr/) pour le moment, j’ai peu écrit mais j’y raconte la préparation du voyage. J4espère pouvoir l’alimenter régulièrement, mais sincèrement je ne sais pas comment tout ça va se passer, où je serai, ce que je ferai… j’ai peut etre beaucoup trop d’ambition à me dire que j’y raconterai tout, ce que j’espère c’est être capable de tenir un journal de voyage et, qui sait, écrire écrire écrire autour de tout ça….je compte tout de même embarquer mon ordi, mais à ta différence, je pense m’installer un peu dans chaque lieu… on verra où tout ça me mènera! en tout cas, ton site m’aide pour certains aspects préparatoires et je t’en remercie!!!
@Blanche de castille : j’ai découvert ton blog sur l’Inde il y a peu… Comme je t’envie de partir un an là-bas. L’Inde est à la fois envoutante et déconcertante et surtout elle va très vite dans ses évolutions. A mon avis entre ce que j’ai vécu début 2010 et maintenant, beaucoup de choses ont changé, notamment en terme d’accès au Wifi.
Tu soulignes quelque chose d’important : pour bloguer, il est nécessaire de faire des arrêts plus long de temps à autres. Cela permet de profiter et de partager. L’important est de surtout ne pas se mettre de pression et de noter ses idées sur un carnet pour ne pas oublier.
Si jamais tu as des questions, n’hésite pas. Tu pars quand ? Tu es à Paris ou pas ? Si oui, viens aux apéros voyageurs le 15 juin, on pourra échanger ! https://www.facebook.com/passdav?ref=ts
Coucou Adeline,
merci pour ta réponse! Je pense partir aux alentours de septembre, sans doute dans les 10 premiers jours, je n’ai pas encore acheté mes billets.
Oui oui je suis à Paris, j’ai noté le 15 juin!! génial!
J’ai des dizaines de questions, et comme je prépare ça un peu seule donc ça sera précieux d’échanger avec des voyageurs!
Merci beaucoup!
Très bon article, complet et réaliste. Je rajouterai même que si on tient un blog professionnel ou semi-professionel, le voyage est alors différent. Mes voyages sont un mélange de travail et de vacances, c’est d’ailleur un mode de vie à part entière.
Ceci dit, le voyage m’apporte beaucoup dans mes activités professionnels. Je rencontre énormément de personnes, nouent des contatcs, des partenariats, … Le voyage est aussi ma première source d’inspiration pour écrire.
Cen’est tout de même pas facile pour toute les raisons que tu cites dans ton article. Et tu as bien raison quand tu affirmes qu’il faut une auto-discipline de fer.
C’est un peu mon expérience que j’ai retrouvée à travers ton article. Je ne m ‘entête plus, je prends les photos, des notes le soir et je blogue quand je rentre ! Pour moi pas de sponsor, je blogue pour le plaisir de partager mais ne supporterais aucune entrave à ma liberté ni aucune obligation… Bon WE Bises
Salut!
Depuis le début de mon voyage en Amérique du Sud (2010), je tiens un blog avec l’ambition de tirer un revenu avec celui-ci (outre les motivations telles que le partage etc.)
Et bien, je suis totalement d’accord avec tous ce que tu as écrit. ëtre blogguer, c’est avant tout une discipline de fer!
Salut Adeline,
Tu es productive ces derniers jours !
Je comprend trop bien la plupart des points que tu énonces, c’est cela aussi le blogging en voyage !
Pour ma part, je pense que bloguer en voyageant doit se faire dans le cadre d’un voyage « lent », c’est à dire à un rythme assez posé et ce rythme n’entre pas dans la dynamique d’un tour du monde où on sera sans cesse en mouvements.
Pour un tour du monde je pense qu’il vaut mieux surtout prendre beaucoup de notes (dans un petit carnet, sur le pc, etc.) et les mettre au point tous les 2-3 mois et ensuite réorganiser le tout à la fin du tour du monde afin d’avoir un souvenir impérissable.
Hello Julien,
et oui j’ai de l’inspiration en ce moment 🙂
Je ne suis pas forcément d’accord avec ce que tu dis.
Déjà je pense qu’on peut considérer un tour du monde d’un an comme le mien comme un voyage lent. C’est vrai qu’avant de partir, on est plein d’ambitions, on veut en découvrir le plus possible. Puis on prend la route, on apprend la route et la fatigue qui va avec. Plus le temps passe et plus les étapes de 2 jours se transforment en étape de 5 et plus on réduit ses ambitions et on se dirige vers un essentiel, notre essentiel.
C’est à ce moment-là qu’on apprend à profiter de la lenteur du voyage. ça fait du bien de se poser de temps à autres.
J’ai aimé bloguer au fil du temps, de mon voyage. Le voyage est inspirant et donc les mots viennent assez facilement. Là où je te rejoins, c’est qu’il faut prendre des notes au long du voyage, les miennes se transformaient vite en billet pour ce blog.
Durant un long et lent voyage comme un tour du monde il y a des moments propices à l’écriture mais on ne peut vraiment les prévoir. Ils dépendent de différents facteurs : les rencontres, les connections, l’inspiration, le cadre…
Pour moi bloguer n’est pas quelque chose qui se « commande » mais plutôt quelque chose qui se vit !
Lorsque j’étais en Australie et en voyage, j’allais régulièrement dans les bibliothèques municipales où l’internet était gratuit!
Après le blog en voyage est quelque chose de difficile car cela prend du temps! Après c’est une histoire de prioriser ces tâches!
bon article comme toujours.
je part en voyage à court terme avec un ami faire le tours de l’Angleterre en stop (2-3 semaines). nous avons créer un blog pour que nos proches puissent se tenir au courant de notre avancé. j’espère pourvoir (et avoir le courage) de tenir le blog tout les deux jours environ en mettant 1 ou 2 photos et un court article qui résume nos journées.
j’espère pouvoir respecter cela mais sinon pas grave je ferais un gros article à notre retour.
Hello Adeline,
Merci pour cet article qui synthétise très bien ce qui se passe lors d’un voyage au long cours, et qu’on ne se rend pas forcément compte « avant », ou bien lorsqu’on lit un blog de voyage justement.
Il y a aussi un point qui transparaît peu souvent dans les blogs de voyage, le décalage entre le moment des faits et le récit de ceux-ci.
Par exemple, avant de partir j’avais pris contact avec un voyageur qui faisait son TDM, pensant qu’il en était là où était son blog. En fait non, il venait de rentrer chez lui, le blog ayant plusieurs mois de retard.
Ensuite on y fait plus attention et on s’aperçoit que c’est pareil ailleurs, il y a très souvent un long décalage, puis on s’en aperçoit en voyageant 😉
Personnellement, je tiens mon blog principalement pour donner des nouvelles à mon entourage, et faire profiter les visiteurs de passage de jolies photos ou de récits sur certaines destinations/activités. Et c’est aussi souvent ce qui me pousse à écrire: donner des nouvelles de ce qui ce passe, ou bien mon ressenti.
Je te rejoins sur le fait que l’on prend le temps lors d’un tour du monde, pas forcément de suite, mais je pense que tout le monde y arrive, on voyage plus lentement.
Car on apprend à prendre le temps, à comprendre qu’on ne pourra pas tout faire, tout voir et que par contre, contrairement au voyageur d’à côté, on peut se permettre de rester ici une journée de plus parce qu’on en a envie. Et donc qu’on peut se « poser » pour écrire un billet alors que d’autres veulent absolument avoir le bus de 7h30 le lendemain 🙂
Pour les notes, j’ai commencé par un carnet manuscrit journalier, qui me prenait entre une et deux heures à écrire, par jour (je suis bavard), puis j’ai été dépassé par les évènements, pour ensuite enregistrer entre 20 à 30min chaque jour sur mon lecteur MP3 qui fait dictaphone (très utile!), qui permet d’avoir une autre dimension du voyage: le son environnant, et dire plus de choses, et éventuellement permettre de les envoyer/sauvegarder bien plus facilement.
Je préciserai aussi que les photos « notes » sont très importantes: repas pris, situations cocasses, soirées entre voyageurs, etc. En ayant un réflex, on peut être tenter de ne vouloir faire que des « belles » photos, et c’est une erreur (vécu inside). Car après quelques mois, il ne reste que quelques photos pour illustrer le blog et des notes. A part si on a utilisé son compact pour prendre plein de photos « notes » qui prennent peu de place et ravivent directement les souvenirs (et c’est super utile pour remplir le carnet ;)).
Vous vous marrez devant le paquet de Chocapic écrit en Thaï? Prenez le en photo! Ça coûte rien et vous pourrez vous marrer encore dans des années 😉 même si sur le coup on se dit « mouais ».
Bon, je vais arrêter mon commentaire là car sinon j’ai pas fini 😉
PS: petite anecdote sur l’Océanie: en NZ, j’ai appris à mes dépends que 100Mo (taille du fameux coupon quotidient), ça faisait un peu plus de 10min de skype en vidéo… à savoir!
Ah si, un dernier point sur les connexions Internet: faites attention aux blacklists!!
Je l’ai vécu personnellement à plusieurs reprises, et actuellement depuis le Laos où je ne peux pas me connecter directement à l’interface d’admin de mon blog (après, y a d’autres moyens ;-)).
Donc prévoyez une « solution de secours », technique ou non, mais faites attention 😉
Je précise que je n’ai rien fait de mal depuis ma connexion mais qu’il semble que les ISP du Laos soient pas mal blacklistés à cause du spam, et donc certains modules de « protection » de votre serveur/blog peuvent donc vous interdire l’accès…
Tenir un blog, c’est chronophage. Nous y consacrons environ 3 heures par billet posté. Outre le partage avec les lecteurs, le lien entretenu avec les proches, c’est également pour nous la mémoire de cette fabuleuse aventure. Nous avons voyagé avec nos quatre fils(de 4 à 13 ans). Tous ne garderont peut-être pas en tête chaque instant du voyage. C’est un autre cadeau que nous leur offrons. Avant le voyage, il y avait les projections, le voyage rêvé. Il y a eu cette année extraordinaire d’aventures et de découvertes. Et au retour, il y aura la mémoire partagée.
A la suite de cette année, un livre est en cours de rédaction. Ce blog à l’écriture spontanée, aux instantanés pris sur le vif servira de base au travail d’écriture du livre.
Pour les imprévus, on connait la panne d’ordi. Après 5 SAV différentes, la fin du voyage sera proposée avec trois mois de décalage. C’est certes moins enthousiasmant pour les lecteurs de nous lire avec ce délai, mais nous avons tant à raconter que ce serait dommage de ne pas mener ce travail à son terme…
Enfin concernant les retours, les commentaires ne sont pas toujours nombreux. Mais un rapport est déposé tous les lundis sur notre boite mail et nous savons que nos lecteurs sont toujours présents et attentifs. Et lorsqu’on se sent loin de tous, c’est un vrai bonheur que de savoir qu’ailleurs, dans le monde, notre aventure continue à être partagée.
Merci pour cet article très intéressant et très vrai, je crois qu’il faut avant tout voyager, sans trop se poser de contraintes. Nous avons choisi de faire un blog parce que j’adore l’informatique et l’écriture, donc ça allait de soi. Nous sommes quand même conscients que l’activité sur le blog dépendra du lieu où nous nous trouverons et de la connexion internet! Dans tous les cas, les autres blogs de voyageurs nous ont tellement aidé à préparer notre propre voyage, que nous avons envie aussi de partager nos aventures.
Slimane et Lucie.
Je ne voyage pas au long cours pour l’instant, alors du coup il est beaucoup plus facile pour moi de bloguer à mon retour dans le confort de ma chambre, même si j’essaye de partager sur l’instant dans les réseaux sociaux.
Mais j’imagine bien tout ce que cela sous-entend lorsque l’on est sur la route. En tout cas, merci pour ce très utile billet!
Merci pour cet article qui remet bien les choses en tête, bloguer c’est long ! Avant de partir au long cours cette année, j’avais eu la chance d’avoir l’expérience de mon frère parti en tour du monde il y a quelques années. Avec sa femme, ils avaient tenu un blog pour informer famille et amis sans justement avoir à faire des mails « sans saveur ». Très vite ils se sont rendus compte du boulot mais ils ont continué régulièrement pendant leur voyage. Depuis leur retour, il y a bientôt trois ans leur blog de voyage est devenu un blog de famille, et oui ils sont rentrés à trois !
Bref, pour ma part en ayant eu les retours du frérot, je savais à quoi m’attendre en voyage. Et depuis deux mois que je suis partie, ça ne loupe pas ! Que c’est long mais que c’est bon ! 🙂 en plus avec mon homme on a décidé de faire aussi de la vidéo……En fait ce qui nous « sauve » c’est qu’on fait un voyage au Canada en volontariat et on est posé plusieurs semaines au même endroit avec pas mal de temps libre. Pour les parties en road trip, au Canada c’est immanquable, c’est le McDo mais surtout pour décharger les photos et les trier 🙂
Pour ma part, une partie du blog traite du voyage mais je ne blogue pas en voyage. Mes voyages sont trop courts pour ça, là je vais partie en Islande une semaine, je posterai plusieurs articles à mon retour mais pendant le séjour no computer 😀
Et je fais ça pour tous mes voyages, je fais des articles après. Maintenant, si je venais à partir six mois, oui ce serait autre chose et je pense que je m’organiserais selon le pays en question. De toute façon, quand tu ouvres un blog, tu dois parfois revoir certaines ambitions à la baisse c’est normal. Genre mon blog là, au début je voulais écrire des articles tous les jours. Et en fait des fois j’ai pas du tout le temps ! Tu ajustes, et c’est pas plus mal 😉
Bonjour Adeline,
Hé hé nombreux nous sommes à retrouver dans ton article les joies et déboires du blogging. Écrire un article de qualité est bien sûr plus que chronophage si l’on prend en compte aussi toutes les phases de recherches documentaires, rédaction, mise en forme, upload…
Cela me fait penser à certaines formations qui annonçaient « pouvoir gagner sa vie en travaillant 4 heures par semaine en tenant un blog »… Hum, certainement vrai si on ne tient pas compte du temps consacré au blogging en lui même…!
C’est vrai que ça doit être compliqué de tout gérer, pour ma part j’avais fait un blog voyage http://lovetravelaroundtheworld.wordpress.com mais pour une raison que j’ignore, il y’a eu un message d’erreur et impossible de le remettre en marche, du coup tout le travail fait dessus, les modifications de mises en pages,… ont été gâché ! Bref je suis bien dégoûté !!
Tu résumes bien la difficulté de la chose!
Bloguer et voyager, c’est difficile, je l’avais aussi souligné plusieurs fois sur mon blog aussi.
Perso, je suis pro et c’est encore un degré au-dessus sans doute!
Enfin, l’important, c’est que la passion et le plaisir restent:-)
Dans mon cas, quand j’étais vraiment sur la route (et non voyageuse sédentaires en vivant à l’étranger), j’ai préféré un bon vieux carnet où je consignais tout. Tout ce qui me paraissait remarquable, tout ce qui allait figurer dans mon blog et au delà. Et j’ai gardé la mise en ligne de la plupart des articles pour le moment où j’étais dans des grandes villes. Car oui, c’est une prise de tête sans nom de blogger depuis des endroits reculés, qui prend plus de temps encore que ce qu’un blog mérite en temps normal. Donc un rythme plus réduit, et beaucoup d’articles pour le retour…
Tu résumes bien les déboire du blogging lors du voyage. Même chose pour moi lors de mes nombreux voyages au Vietnam.
Maintenant je ne rédige plus en voyage. Je planifie quelques articles pour le séjour et je récolte un maximum d’informations.
Je reste en contact avec mes lecteurs via la newsletter au pire.
C’est une fois rentré en France que je commence à rédiger. Trop contraignant de faire un travail de rédaction quand tu es en escapade à l’autre bout du monde.
Bonjour Adeline,
ton billet explique très bien les contraintes du blogging en général (et pas seulement pour ceux qui font un voyage au long cours, je crois).
Pour ma part, je voyage régulièrement sur de courtes périodes et lorsque j’ai créé mon blog c’était seulement pour partager mes expériences avec les autres, sans vraiment avoir d’attentes. Je ne veux pas me créer de stress (même si à l’occasion je m’énerve un peu quand l’inspiration tarde à venir et qu’il est temps pour moi d’écrire un billet), alors je n’ai jamais envisagé d’avoir des sponsors.
Lorsque je suis en voyage, il m’arrive d’écrire des billets, mais ceux-ci sont généralement plus courts ou rédigés de façon beaucoup plus spontanée. L’important pour moi, c’est d’abord et avant tout de profiter pleinement de mon voyage. À ce sujet, il m’arrive de poster un billet juste avant mon départ pour prévenir mes lecteurs que je vais être sur la route et qu’il se peut que les billets tardent à venir (surtout lorsque je pars pour 2 ou 3 semaines). Là-dessus, je crois qu’il faut être honnête et se respecter soi-même tout simplement. Bien-entendu, cela reste possible dans la mesure où on n’a pas de comptes à rendre, comme tu le disais si bien.
Article qui résume bien mes questions et mes doutes, moi qui vais partir faire un tour du monde pendant 1 an et qui viens juste d’ouvrir un blog, afin de pouvoir partager mes photos avec ceux qui restent au pays.
Y aura-t-il bien des spots WIFI régulièrement sur mon parcours ? Quels en seront les débits, les niveaux de sécurité ? Les prix ? …
Par contre je pense avoir résolu le temps à consacrer aux articles : ça sera un blog orienté photos, donc très épuré au niveau du texte. On se facilite la vie comme on peut ^^
Super conseils pour quelqu’un comme moi qui compte faire un road trip avec des amis en malaisie ! Nous allons lancer un blog pour l’occasion. Enfin si j’arrive à installer un wordpress correctement !
C’est pas gagné…
J’aime beaucoup ton article, Adeline … comme quoi, tout n’est pas rose au pays des blogueurs – voyageurs 😉
Ce que j’ai aussi expérimenté comme « petites et grandes catastrophes » sur les routes :
des virus, attrapés lors des connexions dans les cybercafés;
et le ventilateur du pc qui a lâché … à cause de la chaleur !
J’étais aux Galapagos, et il faut croire qu’au bout de quelques mois en climat tropical, il a préféré rendre l’âme. Le principal souci, c’est qu’il me restait certaines photos encore à sauvegarder (qui étaient uniquement sur mon pc) et que j’ai donc perdues. C’est toujours le plus triste.
Bonjour Adeline,
Merci pour ce billet, très riche, qui résume bien – comme les autres l’ont déjà dit – les difficultés que rencontrent les blogueurs.
J’ai ouvert il y a deux ans un blog pour relater mes « voyages quotidiens ». J’étudiais l’histoire de l’art et mon quotidien – fait de visites de musées et d’expos- ressemblait beaucoup à mes voyages, où je passais les trois quarts de mon temps … dans les musées.
Si mon blog marche bien mais je n’ai jamais réussi à bloguer mes (nombreux) voyages. Je pars toujours (que ce soit pour trois jours ou trois mois) avec un appétit et une ambition débordante. Si mes journées sont bien remplies, que je prends beaucoup de notes et de photos, je n’arrive jamais à « restituer » tout ça sur mon blog. Pendant le voyage, je ne veux pas « perdre mon temps » en étant enfermée (j’ai l’écriture très lente) et au retour je me sens toujours écrasée par la masse des souvenirs, des connaissances acquises.
J’ai essayé le carnet de voyage papier, l’ordinateur, la tablette, rien n’y fait. Je n’y parviens pas.
Je tente une nouvelle expérience à Noël. Je vais à Londres, ville dont je connais bien l’histoire. Avec les souvenirs des voyages précédents, j’alimente des fiches thématiques, que j’enrichie de mes lectures. Pendant le voyage, je les compléterai et commencerait à composer mes billets, pour les publier au retour en proposant un « mois londonien » sur mon blog. Je ne sais pas encore si j’y parviendrai…
Je serai heureuse d’autres conseils d’écriture, si tu en as le temps.
Voyager puis blogger…
Merci Adeline, pour ton blog, tes voyages, tes humeurs.
J’ai l’impression de faire les choses un peu à l’envers, en voyageant aussi dans le temps.
Mon blog est mis en ligne chaque jour, mais avec plusieurs dizaines d’années de retard.
Du coup, le monde rencontré a changé bien sûr, mais plus encore peut-être les conditions du voyage : pas d’ordi portable ni d’Internet, pas de smartphone, pas d’appareil numérique. Rien d’instantané, que du temps long, coupé du reste. En revanche, des heures chaque jour pour rédiger le billet du jour qui vous parvient maintenant…
Swim in India
Vairment intéressant et motivant ce billet. Ca donne envie de tenter l’aventure ! Merci en tout ca spour ce partage !
Je poursuis ma lecture de ton blog et c’est un vrai plaisir de te lire ! Je m’arrête sur ce billet fort intéressant car nous avons délibérément fait les mêmes choix : ne pas s’imposer quoique ce soit, rédiger des billets de qualité, le tout afin de vivre notre voyage et de le partager que lorsque nous en avons vraiment envie.
Nous avons notamment rencontré un couple qui disait « en avoir marre » de faire leur blog mais qu’ils étaient obligés à cause du sponsoring… Pas question pour nous de se priver d’une liberté pour quelques euros de plus !