Avec ses paysages variés et époustouflants, l’Islande est la destination parfaite pour un road trip mémorable. Conduire en Islande peut s’avérer aussi magique que piégeux, compte tenu de la météo, de l’état des routes et d’un environnement montagneux et volcanique.
Dans cet article je vous fais part de mon expérience de la conduite à toutes saisons en Islande, des quelques notions de code de la route à savoir avant de prendre le volant, de l’état des routes et de mes conseils de conductrice avertie pour louer une voiture en Islande.
Mon expérience de la conduite en Islande
La conduite en Islande est assez différentes de celles de tous les pays où j’ai pu voyager en road trip. Cela vient essentiellement des types de routes sur lesquelles on peut rouler, et surtout de la météo changeante qui demande de continuellement de s’adapter, et de l’environnement qui incite à une conduite attentive.
Entre les rafales de vent et les tempêtes, un voyage en Islande nécessite beaucoup d’adaptabilité. Du fait de sa situation géographique à proximité du Groenland, l’Islande bénéficie d’une météo imprévisible. Il faut être prêt à changer ses plans pour ne pas se retrouver piégé dans une tempête d’automne ou des congères en hiver.
Le système routier est lui aussi assez particulier. En Islande on trouve des routes asphaltées, des routes de graviers et des pistes ce qui rend parfois la conduite assez chaotique et demande une attention de tous les instants.
Si les routes asphaltées sont en très bon état, à l’image de la route numéro 1, les routes de graviers et surtout les F-roads sont vraiment trouées par les intempéries et les voitures, avec parfois des passages aux effets de tôle ondulée des plus désagréables. Il faut bien se renseigner sur les pistes car certaines sont plus complexes que d’autres avec des passages de gués qui nécessitent un savoir faire (pas couvert pas les assurances s’il vous arrive un problème).
Je n’ai pas voulu tester et préféré rester sur la F35 pour le Kerlingarfjöll, F208 nord ou F347 qui elles sont « faciles » et sur lesquelles on peut voir de très belles choses. Comme en Ecosse ou dans les Cornouailles, on trouve aussi des routes à une voie, avec des aires prévues pour se garer et laisser passer les voitures qui arrivent dans l’autre sens. ça marche dans certains tunnels aussi des péninsules du nord et c’est assez déstabilisant !
On dit qu’il y a deux saisons de conduite en Islande : l’été (de mai à septembre) et l’hiver (d’octobre à avril). ça tombe bien, j’ai testé les deux ! Lors de mon road trip en hiver, je suis restée sur la route circulaire et quelques petites routes de graviers, et j’avais à l’époque loué une voiture citadine (Dacia). Lors de mon voyage en Islande en automne, j’ai voulu testé les F-roads et donc loué un 4×4.
Conduite en hiver en Islande : gérer la glace, le vent, la neige, et la nuit
A partir des premières chutes de neige, les voitures de location sont équipées de pneus cloutés pour faire face aux routes gelées et enneigées. Lors de mon voyage de 3 semaines en Islande en hiver, j’ai fait face à tous types de temps et notamment une tempête de neige entre la péninsule de Vatnsnes et les fjords de l’est. Celle-ci m’a obligée à changer l’itinéraire, et me poser 3 jours vers le lac de Myvatn pour ne pas prendre le risque de rester bloquée dans des congères.
Quand on voyage en Islande en hiver, il faut vraiment s’adapter à la météo encore plus qu’aux autres saisons. Quoique… Chaque saison a sa singularité.
Il ne faut pas être ambitieux lors de la préparation du voyage (par exemple vouloir faire la route numéro 1 en une semaine en hiver c’est très risqué), et ne pas prévoir de faire plus de 200km par jour. Et encore je pense qu’en plein coeur de l’hiver (décembre-janvier), c’est déjà un peu trop car en plus des intempéries, il faut adapter sa vitesse sur la neige et la glace, faire très attention au vent et gérer la nuit qui tombe vite.
La météo peut aussi conduire les autorités à fermer certaines routes. Si les F-Roads sont toutes fermées en hiver, il arrive que des passages de la route numéro 1 et des routes de graviers soient fermés le temps que la tempête passe et que les routes soient dégagées. D’où l’importance de s’informer sur l’état des routes et de la météo de façon très régulière. En dehors des intempéries, les routes ne posent pas trop de problème, il faut juste adapter sa vitesse si elles sont verglacées ou avec un peu de neige.
Quelques règles à savoir avant de conduire en Islande
1- La météo en Islande étant imprévisible, la loi islandaise impose de rouler avec les phares allumés en permanence, été comme hiver. Ainsi vous n’aurez pas à réfléchir à allumer vos feux pour un passage de tunnel, une forte pluie soudaine ou un brouillard inopiné.
2- Le port de la ceinture de sécurité est obligatoire pour tout le monde, le conducteur comme les passagers à l’avant et à l’arrière.
3- Il faut toujours vérifier la météo et l’état des routes avant de prendre le volant en Islande pour ne pas se retrouver dans une tempête et prendre des risques, que ce soit en voiture, à vélo ou en randonnée d’ailleurs. Parmi les sites et applications à avoir sous la main en Islande, citons les deux indispensable Vedur.is l’application météo, et road.is pour l’état des routes en temps réel.
4- La vitesse est limitée à 90 km/h sur la route numéro 1 (la route circulaire), 80 km/h sur les routes de graviers et 50 km/h en zone urbaine, avec comme chez nous des passages à 30km/h en zones résidentielles. Sur les pistes on est plutôt sur du 40km/h max, même si beaucoup vont plus vite, au risque d’endommager leur voiture de location (et celle des autres). Combien ai-je vu de voitures avec le fond de caisse arraché ? Quelques unes. Les loueurs de voiture islandais doivent en voir des vertes et des pas mures.
5- Le hors piste est interdit en Islande et peut vous coûter cher si vous vous aventurez à en faire. Franchement les paysages sont déjà incroyables, ce serait bien idiot de sortir des routes et pistes balisées.
6- Ne vous aventurez pas à téléphoner au volant ou boire de l’alcool avant de prendre la route. En Islande c’est tolérance 0 sur le portable et l’alcool.
7- Même si dans la plupart des cas vous ne ferez pas d’excès de vitesse, attention aux radars sur la route circulaire (limitée à 90 km/h) et dans les tunnels (limités à 70 km/h). Merci le régulateur de vitesse pour ne pas faire d’excès.
8- C’est une spécificité islandaise : sur les ronds-points, la priorité est à gauche donc si vous vous trouvez sur la voie extérieure, vous devez laisser la priorité à la voiture de la voie intérieure si elle veut sortir. C’est un peu bizarre au début mais on s’y fait et le marquage au sol aide bien à s’en rappeler.
9- Se familiariser avec les panneaux demande un peu de temps en Islande. Passage de gué, pont à une voie, traversée de moutons (et ceux-ci peuvent être très imprévisibles), impassable, côte sans visibilité, il y en a quelques uns qui peuvent surprendre. Je vous conseille d’aller voir l’explication des panneaux routiers islandais sur Safetravel.is
10- Ne pas se stationner n’importe où sur le bord de la route. L’Islande est sublime et c’est très tentant de s’arrêter pour prendre une photo. Cependant c’est interdit et s’arrêter inopinément signifie que vous avez un problème. J’ai testé dans les fjords du nord-ouest pour photographier un phoque et un couple s’est arrêté pour s’assurer que nous allions bien.
11- Le camping sauvage est interdit en Islande alors même si vous louez un van ou un camping car vous n’aurez d’autre choix que d’aller dormir dans un camping.
12- Le vent peut souffler fort, très fort en Islande. Il faut donc faire attention aux portières de voiture lors des rafales pour ne pas qu’elles se retournent. Il est aussi conseiller de prendre ses distances avec les autres voitures quand on se gare pour ne pas endommager les voisines (et la sienne au passage). Avec le temps, on apprend à se garer de manière à ce que le vent se s’engouffre pas dans la voiture, à tenir sa porte assez fermement et la fermer rapidement. Il faut savoir que les dégâts liés au vent ne sont pas assurés, même dans les assurances complètes proposées par les loueurs de voiture (comme les dégâts liés au passage de gués).
13- L’Islande est un pays sauvage donc les zones urbaines se font parfois rares et les stations essence assez dispersées. Je vous conseille de faire le plein de la voiture régulièrement histoire de ne pas vous retrouver à sec au milieu de nulle part… Surtout quand vous empruntez des pistes. Nous avons fait le plein à peu près tous les deux jours.
14- De plus en plus de parkings sont payants en Islande. J’ai vu une vraie différence entre 2018 et 2023 sur les attractions les plus populaires. Les caméras installées à l’entrée des parkings scannent les plaques, vous êtes ainsi fiché. Vous pouvez soit payer à une borne, soit payer en ligne.
Certains parkings sont totalement dématérialisés et proposent qu’un paiement 100% en ligne. Vous avez jusqu’à 24h pour payer votre dû en ligne. Le tunnel d’Akureyri est payant (Vadlaheidagong). Vous pouvez le contourner mais si vous l’empruntez, il faudra vous acquitter du droit de passage sur le site veggjald.is dans les 24h avant ou après votre traversée. Que risquez-vous à ne pas payer ? C’est votre agence de location de voiture recevra l’amende, et vous la refacturera, frais de dossier en plus.
15- Un 4×4 est obligatoire pour les routes F (F Roads) et certaines autres pistes comme la route 35 et la route 550. Si vous vous aventurez avec une voiture de tourisme ou 2 roues motrices, vous risquez une amende pouvant s’élever jusqu’à 1600€. Quand vous vous engagez dans ce genre de piste, des panneaux de signalisation assez imposants vous mettent en garde.
16- En Islande on se gare dans le sens du trafic, c’est la loi. Vous risquez une amende si vous vous garez dans le sens contraire à la circulation.
Tout savoir sur les routes islandaises avant de prendre le volant
La route circulaire ou route numéro 1, le classique d’un road trip en Islande
La route numéro 1, c’est le périphérique islandais ! Elle fait 1339 km et vous n’aurez d’autre choix que de l’emprunter. C’est une route à deux voies (équivalent de nos nationales) en très bon état. La vitesse est limitée à 90km/h et il est facile de faire des excès de vitesse. Je ne vous le conseille pas, sous peine d’avoir une amende qui peut s’élever à 200€. Les voitures ont toutes une régulateur de vitesse, ce qui rend la conduite plus confortable sur cette route.
Il y a de nombreuses raisons pour lesquelles la vitesse y est limitée à 90 km/h :
- L’environnement minéral et volcanique peut faire de sacrés dégâts en cas de sortie de route
- La route numéro 1 est une route sans voie d’arrêt d’urgence. Il n’y a aucune déviation possible pour aller d’un point A à un point B. En cas d’accident, je l’ai vécu lors de mon road trip en hiver, la route peut être bloquée de nombreuses heures. Je vous assure que rester 4 heures bloquée dans le froid et voir l’évacuation des blessés en hélicoptère, ça vous vaccine.
- La météo est imprévisible et les rafales de vent peuvent vous faire dévier de manière très brutale de votre trajectoire et causer de graves accidents. Attention donc quand vous roulez en van ou camping car ou avec toute autre voiture peu stable.
Les routes de graviers pour rouler hors des sentiers battus en Islande
Les routes de graviers sont nombreuses en Islande et inévitables dès que vous voulez sortir de la route circulaire. Elles sont accessibles aux voitures de tourisme (2 roues motrices) et ne présentent aucune difficultés sauf quelques nids de poule. Il faut tout de même faire attention à ne pas rouler trop vite car cela peut glisser.
En hiver les flaques gelées peuvent cacher la profondeur des nids de poule, cela demande donc un peu de vigilance selon la voiture que vous avez décidé de louer. En 4×4 vous vous en sortirez toujours, en 2 roues motrices cela demande un peu plus d’attention.
Les routes F (ou F-Road) pour s’aventurer dans les hautes terres islandaises
Les routes F sont les pistes qui permettent d’aller dans les sites les plus reculés d’Islande comme le Landmannalaugar ou le Kerlingarfjoll ou encore le Thórsmörk. Sur les panneau elles sont signalées avec un F et 3 chiffres derrière. Il ne faut surtout pas s’aventurer sur ces pistes sans s’être un minimum informé car certaines sont plus difficiles que d’autres et nécessitent une super jeep et non un Dacia Duster ou Suzuki Jimny.
Les difficultés sont par exemple l’état de la piste en elle-même, des passages de gués profonds, et la météo (cette dernière fait toujours partie de l’équation). Pour cela vous trouverez de nombreuses informations en ligne, ou à l’ancienne sur une bonne carte routière. Ma préféré en Islande reste la carte Iceland de Reise know-how.
C’est aussi très important de suivre les indications des rangers. Pour ceux qui iraient dans des coins très reculés, vous pouvez aussi vous localiser ou signaler votre parcours sur l’application 112 Iceland.
Toutes les pistes ne se ressemblent pas en Islande, et il y a vraiment moyen de voir des paysages grandioses sans prendre des risques inconsidérés. Par exemple la F208 nord qui mène vers le Landmannalaugar, ou la route 35 qui mène vers le Kerlingarfjöll et Hveravellir sont assez faciles. Pour un premier test des routes F sans passage de gué, c’est parfait.
Je pense vous avoir livré tous mes secrets sur la conduite et la location de voiture en Islande. Néanmoins si vous avez des questions, je serai ravie d’y répondre. Pour cela laissez-moi juste une commentaire et je vous réponds dans les plus brefs délais.
Bon voyage en Islande !
Liens utiles pour organiser son road trip en Islande