Accueil > Derrière les murs de Sainte-Suzanne avec Dominique Philion et Eric Parizeau

Derrière les murs de Sainte-Suzanne avec Dominique Philion et Eric Parizeau

par Adeline
Publié Mis à jour le

Située à mi-chemin entre Laval et Le Mans, la petite cité de caractère Sainte-Suzanne se pose assurément comme l’un des villages incontournables à visiter en Pays de la Loire. Bien ancrée sur son piton rocheux, elle domine fièrement les bocages de la vallée de l’Erve d’où vaches et chevaux surveillent ses remparts. Mais que se cache t-il derrière cette jolie carte postale de Mayenne ? Dominique Philion et Eric Parizeau m’ont accueillie chez eux, à la chambre d’hôte Les jardins suspendus du Ravelin, m’ont emmenée à la rencontre de leur cité d’adoption, et de quelques personnalités du territoire, en lien avec l’art, l’histoire et la gastronomie.

Préambule à ce week-end à Sainte-Suzanne

Je continue ma route à travers les Coëvrons pour aller à la rencontre de ces personnalités qui font le tourisme en Mayenne. Après avoir séjourné chez Frédéric Bonnand autour du cheval et de la nature, c’est un tout autre moment qui m’attend dans cette jolie cité médiévale.

Sainte-Suzanne, l'un des plus beaux villages de France
Quand les premiers rayons du soleil illuminent les remparts de Sainte-Suzanne

Sainte-Suzanne compte parmi les plus beaux villages de France et se situe au coeur du Pays d’art et d’histoire de Coëvrons-Mayenne. On y vient pour son château, ses ruelles, son histoire et ses moulins. Ici, j’ai voulu voir ce qui se cachait derrière les murs de cette cité médiévale que Guillaume le Conquérant autrefois ne réussit pas à conquérir.

Grâce à Dominique et Eric, j’ai pu pénétrer l’âme de Sainte-Suzanne et par la même occasion voyager au Québec, en Ecosse et en Angleterre. Un joli voyage outre-Atlantique et outre-Manche, à 2h de Nantes et sans prendre l’avion !

Dominique et Eric, le Québec à Sainte-Suzanne

Il suffit de pousser la porte des Jardins suspendus du Ravelin, voir les larges sourires de Dominique et Eric et les aboiements de leur chien Hip Hop, pour se sentir déjà comme à la maison. Un doux accent venu du Québec en plus !

Dominique Philion et Dominique Parizeau chambre d'hôte à Sainte-Suzanne
Dominique, Eric et Hip Hop bien sûr !

Tous deux sont arrivés à Paris il y a 25 ans « pour découvrir la vieille France, un rêve partagé par de nombreux québécois » me disent-ils. La découverte se transforme en une installation au coeur de Paris, où ils restent 23 ans avant de vouloir s’en échapper pour la campagne. Elle artiste peintre, lui animateur en stopmotion, ils se mettent à la recherche d’un bien insolite, dans un rayon de 2h de Paris. Seul besoin essentiel : « une bonne connexion internet pour le travail ».

Centre Val de Loire, Normandie, c’est finalement en Mayenne, après 7 mois d’intenses recherches et « de jolies coïncidences » me dit Dominique, qu’ils trouvent leur bonheur dans cette maison qui, à elle seule, raconte de nombreuses histoires !

Et c’est ce qu’ils aiment les histoires j’ai l’impression ! Ces deux artistes en ont des tonnes à partager. « Même de nuit, à l’heure où les lampadaires s’éteignent et où les chouettes hululent, Sainte-Suzanne nous livre ses histoires. Les murs nous parlent » me dit Eric alors que nous promenons une dernière fois Hip Hop avant d’aller dormir. On ne peut pas faire mieux pour rencontrer l’âme de Sainte-Suzanne non ?

J’ai tellement aimé ce voyage chez eux, avec eux, car c’est bien d’un voyage dont il s’agit. Ils m’ont fait pénétrer dans leur univers avec simplicité, passion, générosité et tellement de joie. Grâce à eux j’ai posé un regard différent sur chaque pierre, chaque tour et chaque ruelle de Sainte-Suzanne. Nous qui avons été éduqués dans l’histoire de France, entourés de ce passé parfois pesant, où les architectures historiques qui font la richesse et la variété de nos régions, font partie du paysage, nous ne nous rendons pas ou plus compte de la chance que nous avons. Les voir s’émerveiller sur ce quotidien dans lequel nous sommes nés et duquel nous sommes parfois un peu trop détachés, c’est une jolie façon de voyager chez nous et de porter un regard tendre et avec plus d’émotion sur ce qui nous entoure.

Alors que je repartais, Eric me glisse avec plein d’étoiles dans les yeux en regardant ces vieux murs qui aujourd’hui leur appartiennent « jamais nous aurions cru venant de notre nouvelle France pouvoir un jour être propriétaire de vieilles pierres comme celles-ci ». Cette jolie maison ne pouvait pas trouver meilleurs propriétaires. Ici se dégagent de telles bonnes ondes qu’il est difficile d’en repartir. Je préviens déjà ceux qui aimeraient aller à leur rencontre : une nuit ne suffit pas !

Les jardins suspendus du Ravelin, chambre d’hôte au coeur de Sainte-Suzanne

Labilisé Fondation du patrimoine, le Ravelin se trouve à l’entrée de la cité médiévale. La maison fait face à la tour nord côté ville, et domine les bocages de la vallée de l’Erve côté jardin. Les précédents propriétaires avaient créé une chambre d’hôte que Dominique et Eric ont souhaité faire perdurer.

Les fondations de la maison abritaient autrefois le ravelin, le lieu où était cachée toute l’artillerie qui servait à défendre la cité de ses assaillants. Il fait partie des fortifications de la ville construites au XIVème siècle. Depuis le jardin, on voit même le trou dans lequel se glissait autrefois un canon. Le reste de la maison date du XVIIème.

Au début du 20ème siècle, elle appartenait à la Famille Pavy, des éditeurs de cartes postales. Quand je vous disais que cette maison à des tonnes d’histoires à raconter !

Rien n’a changé ou presque depuis 1910, n’est-ce pas ?

Le ravelin en 1910
Les Jardins suspendus du Ravelin
Le ravelin aujourd’hui

Si l’extérieur est historique, l’intérieur de la maison est plein de charme, un joli cocon dans lequel il est plaisant de se réfugier « quand il fait frette dehors à cause du vent d’est ». Les nombreuses ouvertures vers l’extérieur invitent à la flânerie, et le petit déjeuner dans la salle à manger face au soleil levant, un réel plaisir !

Vue sur les remparts de Sainte-Suzanne en Mayenne
Vue sur la promenade de la Poterne
Chambre d'hôte à Sainte-Suzanne
Délicatesse d’un bouquet de fleurs sauvages

Vue sur la tour nord depuis la chambre

J’ai beaucoup aimé les détails de cette maison : les carreaux de ciment au sol du rez-de-chaussée, l’escalier et les portes en bois, les poignées, la lumière, le joli bouquet de fleurs sauvages mais aussi la simplicité, le calme de l’appartement et la vue sur la tour nord depuis la chambre !

Les extérieurs aussi !

Les Jardins suspendus du Ravelin
La cour des jardins suspendus du Ravelin

Dominique et Eric fourmillent de projets pour leur belle demeure. L’été dernier ils ont créé une galerie dans ce qui était autrefois le garage. Ils y vendent leurs créations : toiles, cartes postales, T-shirts, casquettes… Parallèlement Dominique est en train d’aménager les jardins en terrasse avec beaucoup de goût et de passion. « Moi je suis la petite main, un bon exécutant » me dit Eric en rigolant. Dès cet été, ce coin sera l’endroit idéal où prendre le petit déjeuner et où se réfugier avec un bon livre, face aux bocages.

chambre d'hôte Les Jardins suspendus du ravelin

La chambre d’hôte Les Jardins suspendus du ravelin est une invitation au voyage dans le temps et à la flânerie hors du temps…

Sainte-Suzanne, petite cité de caractère en Mayenne

C’est accompagné de Eric et de Bob Marshall, un retraité écossais converti en guide touristique de Sainte-Suzanne, que je pars à la découverte de la cité médiévale joliment nommée « la perle du Maine ».

Le château, son donjon et son logis

A l’entrée du château, devant le donjon rectangulaire, Eric me confie « Comment ne pas être impressionné par ces murs millénaires, portés par tant d’histoires ? » ! Construit au 11è siècle, il est aujourd’hui en ruine mais un escalier métallique a été installé en son coeur, offrant des vues spectaculaires sur les toits de la ville, la cour du château, ses remparts, le logis construit au début du XVIIè (qui accueille le Centre d’Interprétation de l’architecture et du patrimoine), et plus largement sur les Coëvrons.

La porte de fer offre un joli point de vue sur les bocages, les moulins et le tertre Ganne, connu pour offrir la plus belles vue la ville.

Château de Sainte-Suzanne
Vue sur la cour, les remparts et le Tertre Ganne depuis le haut du donjon du château de Sainte-Suzanne

« Beaucoup d’anglais viennent ici pour comprendre pourquoi Guillaume le Conquérant n’a jamais pu prendre Sainte-Suzanne » me dit Bob. C’est une grande question ! Il a quand même siégé 3 ans avant de capituler en 1086. Un peu plus de 3 siècles plus tard, durant la guerre de 100 ans, les anglais réussiront à s’emparer de la ville. Elle restera sous leur joug pendant quatorze ans.

L’église de Sainte-Suzanne vue du donjon
Le logis qui abrite le Centre d’Interprétation de l’architecture et du patrimoine

Les ruelles de Sainte-Suzanne

A Sainte-Suzanne il faut flâner, se perdre dans les ruelles, observer. A l’heure où le soleil se lève, le clocher de l’église se reflète dans les murs de pierres, et la lumière magnifie l’intérieur de la cité.

Visiter Sainte-Suzanne, c'est se promener dans ses ruelles
Au petit matin dans les rues de Sainte-Suzanne

En levant la tête, on ne peut pas passer à côté des enseignes installées ça et là. Ces « cartes de tarot ne sont pas historiques » m’a prévenue Bob. « Elles sont l’oeuvre de Jean-Claude Flornoy, un artiste local ».

Une enseigne de Jean-Claude Flornoy
Une ruelle de Sainte-Suzanne parmi d’autres

En pénétrant dans l’église, on peut voir quelques statues remarquables, dont celle de Sainte-Suzanne en bois polychrome. « Elle a été prêtée au Louvre il y a quelques années » m’a dit Bob. La Sainte patronne des fiancés est célèbre !

Un puit dans la cour du manoir de la butte verte… Il y en aurait une centaine (bien cachés) dans la cité médiévale

En se perdant, on arrive forcément à la tour ouest qui offre une vue à 360°, de la ville nouvelle aux toits historiques. On ne peut pas passer à côté non plus du manoir de la butte verte, où se trouve l’office de tourisme, et l’un des indénombrables puits de la cité.

Promenade de la Poterne

De la porte du Guichet, « où autrefois il y avait un pont levis » me dit Bob, jusqu’à la tour du Guet, la promenade de la Poterne longe les remparts. Il faut s’y balader au lever du soleil quand les rayons viennent réveiller les murs de Sainte-Suzanne.

Entrée vers la promenade de la Poterne depuis la porte du Guichet
Le ravelin de Sainte-Suzanne
Vue sur le Ravelin depuis la promenade de la Poterne
Des petits détails de la promenade
Vue sur l’Erve et ses bocages depuis la promenade de la Poterne
J’aime les vieilles portes…
… Et les fleurs aussi !

Au printemps, les arbres sont en fleurs, c’est une belle balade bucolique que l’on peut prolonger par le chemin des moulins, en descendant par le chemin des vignes, puis au Tertre Ganne (où l’on peut aussi aller en voiture pour les plus fainéants dont j’ai fait partie à 7h du mat’ !)

Tertre Ganne, le meilleur point de vue sur Sainte-Suzanne

Des remparts du château ou de la promenade de la Poterne, on aperçoit au loin ce fameux Tertre Ganne, le plus joli point de vue sur Sainte-Suzanne… Il est recommandé d’y aller le soir pour voir le ciel flamboyer au-dessus de la cité. J’ai voulu suivre les conseils de Bob et y aller au petit matin.

Aux aurores, à l’heure où les premiers rayons éveillent les bocages, les murs historiques de Sainte-Suzanne se révèlent à mesure que le soleil s’élève dans le ciel. Le village est alors sublimé dans son écrin naturel verdoyant, entre ombre et lumière.

Les couleurs sont certainement moins chatoyantes qu’au crépuscule, mais l’aube est d’une douceur infinie, propice à la méditation !

Vue panoramique sur Sainte-Suzanne
Lever de soleil sur Sainte-Suzanne depuis le Tertre Ganne

La vue en contre-champ n’est pas mal non plus. Le printemps n’est pas encore totalement là mais le sous-bois est envahi de jacinthes des bois. Quand les rayons rasent le parterre en fleurs, c’est sublime ! Tout comme cette allée de châtaigniers située non loin de là qu’Eric a tenu à me montrer. Une sublime oeuvre du temps et de la nature !

Au printemps le sous-bois du Tertre Ganne est fleuri de jacinthes des bois
Sublime allée de châtaigniers

Le camp des anglais et le dolmen des Erves

A quelques centaines de mètres de Sainte-Suzanne se cachent deux lieux incontournables.

Le camp des anglais est l’endroit ou s’étaient retranchées les troupes de Guillaume le Conquérant.

Il s’agit d’une vaste clairière fleurie au printemps, et entourée d’arbres imposants. La butte offre une belle vue sur Sainte-Suzanne, son clocher et ses tours.

vue sur Sainte-Suzanne depuis le camp des anglais
Carte postale du Dolmen des Erves – Source : Wikicommons

Le dolmen des Erves est un lieu plus surprenant… Restauré dans les années 80, on l’aurait daté, à l’époque, du 4ème millénaire… Aujourd’hui c’est un lieu assez impossible à photographier mais qui vaut le détour. Surprenant voire improbable. Cette carte postale, dont la photo remonterait au début du 20ème siècle est, elle aussi, toute aussi surprenante

Le chemin des moulins de Sainte-Suzanne

Le chemin des moulins se situe en contrebas de la cité médiévale de Sainte-Suzanne. On accède à cette boucle par le chemin de la mule blanche, depuis la promenade de la Poterne à l’est et on y remonte par le chemin des vignes à l’ouest. « La mule était blanche à cause de la farine qu’elle transportait » a tenu à me préciser Bob lors de notre visite de la veille.

Sur le chemin des moulins de Sainte-Suzanne

La vallée de l’Erve est parsemée de moulins à eau. Il y en a eu jusqu’à 17 en exploitation entre le XIème et le XIXème siècle. Aujourd’hui seules 4 roues sont visibles et fonctionnent encore. Le moulin à papier, restauré en 2017, se visite en été.

sur les rives de l’Erve
Une roue encore visible sur le chemin des moulins

La balade des moulins longe l’Erve, passe de hameau en hameau et offre de très belles vues sur le piton rocheux et les remparts de Sainte-Suzanne. On y voit cette petite ferme où sont accrochés les prix des concours agricoles, de quoi me rappeler des nombreux souvenirs d’enfance, des chevaux dans les prés qui veillent sur le château et de jolies maisons de pierres…

Vue sur le logis du château de Sainte-Suzanne depuis le chemin des moulins

Rencontre avec Carlos Robert, maître papetier

Impossible de visiter Sainte-Suzanne sans aller à la rencontre de Carlos Robert, le maître papetier qui a repris le moulin en 2017, après les grands travaux de restauration de cette sublime bâtisse. Ici il fabrique le papier dans la plus pure tradition italienne du XIIIème siècle, à base de draps ou de chiffons en coton, en chanvre ou en lin.

Carlos découpe les draps en petites pièces pour faire la pâte à papier

Au fur et à mesure de la visite, Carlos nous explique l’histoire, le matériel utilisé et toutes les étapes de fabrication, de la découpe des draps, jusqu’au séchage sous les toits du moulin.

En tout, il faut un mois et 9 étapes pour fabriquer une feuille de papier. Un jeu de patience quand on veut le faire selon la tradition.

Anciennement moulin à farine, il a été transformé en moulin à papier. Tout le mécanisme qui fonctionne à partir de la roue a été reconstitué même si depuis la fin du 18ème siècle, ont été importées en France des piles hollandaises, des machines qui permettent de transformer plus facilement les chiffons en pâte à papier. Celle-ci est ensuite posée sur ces tamis qui leur donne leur forme finale. Viennent ensuite différente phase de séchage…

La visite du moulin à papier est très instructive et adaptée aux adultes comme aux enfants.

Apprendre la linogravure avec Julie North

Dominique et Eric ont rencontré Julie North il y a quelques mois lors de l’exposition de ses linogravures au château de Sainte-Suzanne. Depuis ils avaient toujours eu envie qu’elle leur présente son travail. C’est ensemble que nous sommes allés à sa rencontre.

Nous avons donc traversé la jolie campagne des Coëvrons, ses jeux de lumières dans ses arbres et sur ses collines pour la retrouver dans son atelier, installé dans une dépendance de sa ferme à Saint-Pierre-sur-Orthe.

Julie est originaire du Kent en Angleterre. Elle s’est installée en Mayenne il y a 5 ans avec son mari où elle se consacre à son art, après avoir fait une pause pour restaurer la ferme.

Cette autodidacte nous avoue n’avoir fait qu’une seule formation de quelques heures, ce qui a lui suffit pour se lancer avec passion dans cet art si minutieux.

Elle trouve ses inspirations dans son environnement, de son chat noir Colin au vieux chemin situé à proximité de sa maison. Une simple photo qu’elle reproduit suffit pour constituer la base de son travail.

J’ai bien dit la base parce que la linogravure est un jeu de patience et de minutie dont elle nous a fait la démonstration. Plusieurs étapes sont nécessaires.

Julie et son chat Colin en pointe sèche

La première est un dessin dans un cahier qu’elle reproduit au calque sur une plaque de linoleum, qu’elle va ensuite graver minutieusement « pour donner du relief à ses compositions ». Une fois cette étape finalisée, Julie applique au rouleau de l’encre, avant de passer le tout sous presse. Elle fait aussi bien des compositions monochromes que multicouches.

Julie est connue pour ses alphabets où « toutes les plantes gravées ont un nom commençant par la lettre en question« . La couleur choisie est elle-aussi en rapport avec ces plantes.

Linogravure alphabet ©Julie North
Le vieux Chemin ©Julie North

Son travail a été récompensé en 2019 par une médaille d’argent au Salon des Beaux-Arts de la Société nationale des beaux-arts à Paris, pour son oeuvre Le vieux chemin, une linogravure à 12 couches de couleurs qui représente un travail remarquable.

Elle se lance maintenant dans la gravure à pointe fine, des compositions gravées sur des plaques d’acétate. Sa composition avec son chat Colin en est un bon exemple.

Si la linogravure vous intéresse, Julie North propose des ateliers d’une journée dans sa ferme. Pour tout renseignement, je vous invite à aller sur son site Julienorthgraveuse.com

Carol-Marie, Caf & Couette pour l’amour des produits locaux

Carol-Marie Goutelle est suzannaise d’adoption et voue un amour inconditionnel à son territoire des Coëvrons et ses produits locaux. Son histoire est celle d’une reconversion, d’un changement radical de trajectoire après 20 ans dans les assurances professionnelles. Il y a deux ans, le propriétaire du Café des Tours cède sa place, elle décide alors de réaliser son rêve d’ouvrir son propre café-restaurant à Sainte-Suzanne, « pas ailleurs !« .

Sa volonté avec ce bistrot qu’elle renomme Caf & Couette, est de valoriser les produits du terroir… « Si la Mayenne n’a pas réellement de signature gastronomique comme d’autres régions françaises peuvent avoir, elle possède un grand panel de producteurs locaux dont les produits méritent d’être mis en valeur » nous dit-elle. Elle sélectionne donc elle-même les produits pour constituer son menu et sa carte de boissons, se déplace chez les producteurs pour goûter, choisir et négocier.

Carol-Marie en cuisine au Caf & Couette ©E. Parizeau

Au menu : de la cuisine de grand-mère (boeuf bourguignon, tajines, pot-au-feu…) et le vendredi soir un Fish & Chips ! Pour cette autodidacte en cuisine, c’est un énorme challenge car « il y a un grand pas à franchir entre le faire pour soi et ses amis et le faire en quantité et de qualité pour les autres » dit-elle, et d’autant plus durant la crise sanitaire ! Dynamique comme elle est, elle a retroussé ses manches et proposé de la cuisine à emporter 3 soirs par semaine.

La Mayennaise et l’Erve de la brasserie locale l’Eveilleuse
Le fameux fish & chips du vendredi soir au Caf & Couette

J’ai eu la chance d’être dans les parages un vendredi soir et il est trop bon son fish & chips avec ses frites généreuses faites maison. Tout ça servi avec une petite bière blonde La Mayennaise de la brasserie artisanale locale l’Eveilleuse.

Souvent réduite à ses labels « plus beaux village de France » ou « petite cité de caractère », Sainte-Suzanne mérite plus qu’un détour pour son histoire ou sa photogénie. Derrière les murs de Sainte-Suzanne se cache la vie. Ils se nomment Dominique, Eric, Carole-Marie, Bob, Carlos ou Julie et ils méritent tous, pour leur art, leur savoir-faire, leurs histoires ou leur personnalité, qu’un jour vous alliez à leur rencontre. Sainte-Suzanne a bien plus à offrir qu’une simple photo carte postale !

Organiser son séjour à Sainte-Suzanne : conseils pratiques

La cité médiévale de Sainte-Suzanne est située à une quarantaine de kilomètres de Laval, à une petite heure en voiture de Le Mans ou d’Angers, une heure trente de Rennes et un peu plus de deux heures de Nantes. On peut y accéder en voiture comme en train.

On arrive à Laval en 1h10 en train depuis la gare Montparnasse à Paris. La gare la plus proche se situe à Evron (20mn en TER depuis Laval) après si vous voulez bouger un peu dans les Coëvrons, il est préférable d’avoir une voiture.

Office de tourisme de Sainte-Suzanne

Lors de votre séjour à Sainte-Suzanne, je vous invite à passer à l’office de tourisme pour retirer le « Parcours de découverte et de patrimoine », un petit document avec tous les points d’intérêts de la ville, une sortie de visite guidée. Vous trouverez aussi la « Carte de Voyage », une carte détaillée avec tout qu’il y a à visiter dans les Coëvrons, ainsi que toutes de nombreuses bonnes adresses.

Où dormir à Sainte-Suzanne ?

Bien sûr je vous recommande les Jardins Suspendus du Ravelin. Si la chambre n’est pas disponible, Carol-Marie loue aussi deux chambres d’hôtes au-dessus de son café.

Reportage réalisé avec l’aide de l’office de tourisme Sainte-Suzanne les Coëvrons, la communauté de commune des Coëvrons et le soutien du conseil départemental de la Mayenne

Derrière les murs de Sainte-Suzanne avec Dominique Philion et Eric Parizeau Derrière les murs de Sainte-Suzanne avec Dominique Philion et Eric Parizeau Derrière les murs de Sainte-Suzanne avec Dominique Philion et Eric Parizeau

Autres articles à découvrir

Laisser un commentaire